L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, ainsi que l’Égypte, ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, lui reprochant son soutien aux islamistes et une complaisance à l’égard de l’Iran.
C’est une nouvelle escalade dans la crise entre le Qatar et ses principaux voisins du Golfe. Accusant Doha de financer le terrorisme, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn ainsi que l’Égypte ont annoncé ce lundi la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Le minuscule émirat a été également exclu de la coalition militaire qui intervient au Yémen contre les miliciens Houthistes pro-iraniens. C’est la crise la plus grave depuis plus de trente ans entre pays membres du Conseil de coopération du Golfe.
Pour « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme », Riyad a décidé également de fermer ses frontières terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar. « L’Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (...) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté », a déclaré un responsable saoudien.
« Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l’EI) et Al-Qaïda », a-t-il accusé. Selon lui, Doha soutient aussi « les activités de groupes terroristes soutenus par l’Iran dans la province de Qatif (est) », où se concentre la minorité chiite du royaume saoudien, ainsi qu’à Bahreïn, secoué depuis plusieurs années par des troubles animés par la majorité chiite de ce pays.
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Crise diplomatique dans le monde musulman
Lundi 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, le Bahreïn, l’Égypte et les Émirats arabes unis ont annoncé la rupture immédiate de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, tandis que la Force commune arabe engagée au Yémen a exclu le Qatar de ses rangs.
L’Arabie saoudite, le Bahreïn et les Émirats arabes unis ont interdit tout contact terrestre, maritime et aérien avec le Qatar, ce qui rend le hub aérien de Doha largement impraticable.
Les diplomates qataris ont 48 heures pour quitter ces quatre pays.
Il s’agit de la plus grave crise diplomatique dans le monde musulman depuis près de 40 ans.
Depuis le sommet arabo-islamo-états-unien de Riyad, les relations entre l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar n’ont cessé de se tendre.
L’Agence de presse qatarie avait publié une dépêche attribuant à l’émir Tamim des propos favorables à l’Iran et prétendant que sa propre famille, les Al-Thani, étaient des descendants d’Abdelwahhab, le fondateur du Wahhabisme. L’Arabie saoudite avait immédiatement réagi sur toutes ses chaînes de télévision jusqu’à ce que le Qatar déclare que le site internet de son agence avait été hacké et retire la dépêche. Assurant de sa bonne foi, le Qatar a sollicité l’aide du FBI états-unien pour faire toute la lumière sur cette affaire.
En réalité, cet épisode n’est que la face cachée de l’iceberg : le Qatar participe avec le Royaume-Uni à une tentative de redistribution des cartes au Moyen-Orient qui pourrait bouleverser toutes les alliances actuelles.
La crise diplomatique autour du Qatar
provoque la flambée des cours du pétrole
La rupture des relations diplomatiques entre six pays du Moyen-Orient et le Qatar a fait rebondir ce lundi les prix de l’or noir. Quelles conséquences désormais pour l’accord sur la baisse de production de pétrole arraché par l’OPEP ?
Le séisme diplomatique qui a secoué aujourd’hui le Moyen-Orient a produit une onde de choc sur le marché pétrolier. Le cours de l’or noir a rebondi en Asie à la faveur d’un affaiblissement du dollar après que l’Arabie saoudite, l’Égypte, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Yémen et la Libye ont rompu leurs relations avec l’émirat, qu’ils accusent de soutien au terrorisme.
Vers 07 h 00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juillet, prenait 52 cents à 48,18 dollars dans les échanges électroniques en Asie.
Les pays arabes ont cherché à isoler le Qatar en limitant l’accès à ce pays au Golfe, ce qui a créé des tensions dans la plus importante région pétrolière du monde, indique Bloomberg.
À long terme, la situation autour du Qatar ne devrait pourtant pas affecter l’accord sur la baisse de la production de pétrole obtenu par l’OPEP, assure Vladimir Voronkov le représentant permanent auprès des organisations internationales à Vienne.
« En ce qui concerne l’accord, ce document a une vocation politique et non économique, de fait je ne pense pas qu’il y ait des effets sur le respect de l’accord. C’est un accord multilatéral, et tous les pays n’ont pas lâché le Qatar », indique-t-il à Sputnik avant d’ajouter : « Je ne crois pas qu’il faille s’attendre à d’importants changements ».
La Bourse de Doha a ouvert en forte baisse lundi matin, perdant 5,7 % dans les cinq premières minutes des échanges.