Vous expliquez, dans votre livre, qu’il n’y a pas de droit historique des juifs sur la "terre d’Israël"...
Dire ue les anciens Hébreux sont les ancêtres des Israéliens, c’est comme dire que les Gaulois sont les ancêtres des Français. C’est une utilisation de la mémoire à des fins politiques. On ne peut pas avoir de droits historiques sur une terre après 2000 ans. Pas plus que les Serbes ne peuvent revendiquer un droit historique sur le Kosovo au prétexte que leurs ancêtres ont habité sur cette terre il y a plusieurs siècles, les Allemands des droits historiques sur l’Alsace Lorraine, les Arabes sur l’Andalousie... Le mythe du retour à la terre des ancêtres a été la condition sine qua non de la colonisation sioniste.
Vous soulignez aussi le paradoxe de l’utilisation de références religieuses par les laïcs....
Oui. Les pères fondateurs d’Israël, tous laïcs, ont utilisé la Bible pour justifier la colonisation de la Palestine. Pourtant, le judaïsme n’a jamais clairement évoqué ce "droit au retour" à la "terre d’Israël". Ce mythe du retour n’est pas juif, et il est récent. Il remonte tout au plus au XIXe siècle. Pour le judaïsme, "Dieu a donné, et Dieu a repris". La notion de "terre d’Israël" avait auparavant un sens théologique et non pas politique.
Chaque enfant en Israël commence à étudier la Bible à 6 ans, plusieurs années avant qu’il ne commence à suivre des cours d’histoire proprement dite. Toute l’éducation, depuis la création de l’État d’Israël en 1948, nous inculque que cette terre appartient à Abraham et à Jacob, faisant table rase de ses habitants palestiniens.
Lire la suite de l’article sur lexpress.fr