Le maire de Palerme, en Sicile, a mis en garde contre des conséquences dramatiques que pourraient avoir les difficultés financières de la province du sud de l’Italie, dans un entretien publié aujourd’hui par le quotidien économique autrichien Wirtschaftsblatt.
"A cause du mélange explosif du désespoir de nombreuses familles et de la mainmise de la criminalité organisée, une guerre civile pourrait même éclater", a déclaré Leoluca Orlando, porte-parole de l’Italie des Valeurs (gauche).
La crise est particulièrement palpable à Palerme, qui affiche un déficit de 500 millions d’euros. "De nombreux commerces ferment, des familles à faible revenu ne peuvent plus payer leur facture d’électricité", décrit-il.
"La Sicile est la Grèce de l’Italie. Nous nous maintenons à flot seulement parce que nous appartenons à l’Italie", a ajouté M. Orlando, champion de la lutte anti-mafia, qui a accédé en mai dernier au poste de maire de la première ville de Sicile.
Leoluca Orlando espère un changement grâce aux élections régionales prévues à l’automne. "Cela devrait marquer la fin de la politique qui a conduit la Sicile au bord du gouffre", a-t-il déclaré, fustigeant un système politique corrompu qui a dilapidé sans scrupule l’argent public.
La Sicile croule sous une dette de 5 milliards d’euros envers les banques et le chef du gouvernement italien Mario Monti s’est inquiété mardi d’un risque de faillite de la région.
L’agence de notation financière Moody’s a déclassé lundi 23 collectivités locales italiennes, dont la région de Sicile à qui elle a attribué la note "Baa2", assortie d’une perspective négative.