Le Nouveau Courrier (& Le Gri-Gri International ici) publie ici un texte particulièrement riche de A. Atchadé, qui révèle les dessous pas toujours très vertueux du monde des petits et grands soldats d’une justice internationale biaisée dès le commencement, et qui se fait aider par une puissante armada idéologique qui se pare d’indépendance pour se légitimer sans contestation auprès d’une opinion subjuguée par des promesses de lutte contre l’impunité largement mensongères. Un texte à conserver.
Revenons en arrière : la création de la CPI en 2002 fut le fruit de longues années d’intense lobbying de groupes d’intérêts qui se sont présentés comme le fer de lance de la mondialisation de la justice et de l’impunité. L’économie s’étant globalisée, il restait à faire de même avec le droit, et les droits humains en particulier : d’un côté on subordonne les espaces économiques à des règles du jeu planétaires (Organisation Mondiale du Commerce), de l’autre, une instance judiciaire « universelle », la Cour pénale internationale (CPI), qualifiée dans son statut fondateur de « permanente et indépendante reliée au système des Nations Unies ». Indépendante et reliée ? En réalité, la légitimité de la CPI est assurée par les États parties au Statut de Rome.
Dans les faits, la juridiction de la CPI n’est universelle que pour les États les plus faibles, qu’ils en soient membres ou pas. La CPI n’est compétente pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, que lorsque les États eux-mêmes sont considérés comme incapables de rendre une justice acceptable aux yeux des grandes puissances. S’ils en sont capables (comme la Libye), les États peuvent appliquer une justice des vainqueurs tous seuls et ignorer consciencieusement les violations des droits de l’homme commis par leur propre camp. Pour les autres, la CPI assure la sous-traitance avec l’aide d’ONG diverses et variées. Force est de constater que depuis sa création, l’aspect politique a été primordial tandis que l’apport judiciaire a été très faible.
Lire la suite de l’article sur legrigriinternational.com
Version audio
(texte lu)
Partie 1 :
Partie 2 :