Janet Yellen [1] a fait les gros titres il y a quelques jours. Elle a dit qu’elle se montrerait patiente au sujet de la « normalisation » des taux d’intérêt. Les investisseurs n’ont pas su quoi en penser. La moitié s’est dit que ce serait bon pour les actions — faisant grimper les cours. L’autre moitié en a déduit que cela signifiait une hausse des taux anticipée — et s’est débarrassée des obligations.
Les investisseurs attribuent à madame Yellen bien trop de crédit. Va-t-elle augmenter les taux à Pâques… ou à la Trinité ? Elle ne le sait probablement pas elle-même. Elle lit les journaux tout comme nous, et se demande comment elle va pouvoir s’en sortir. Elle se regarde dans le miroir le matin et reste le souffle coupé par la manière dont les gens la surestiment. Elle sait… du moins avant de se maquiller… que toute cette histoire n’est rien que cosmétiques et fausse comptabilité. Simplement, elle ne veut pas être la présidente de la FED qui l’admettra… celle qui fera finalement éclater la bulle et provoquera une dépression… [...]
Le PIB se mesure en additionnant les dépenses – la consommation, l’investissement, les dépenses gouvernementales et les exportations nettes.
Pour prendre un exemple, le PIB américain serait actuellement de 18 000 milliards de dollars, dont 3 500 milliards sous la forme de dépenses fédérales. Ajoutez à cela les dépenses des autorités locales et le total dépasse les 6 000 milliards. Cela signifie que le secteur privé – celui qui paie les factures – ne représente que 12 000 milliards.
La dette totale aux États-Unis est désormais de 58 000 milliards de dollars (et non 60 000 milliards comme annoncé hier… mais que sont quelques milliards ici ou là ?) C’est près de cinq fois l’économie réelle qui la soutient.
Ceci contribue à expliquer pourquoi il est si difficile de se sortir de la dette par la croissance. Même si l’on pouvait limiter l’augmentation de la dette à 3 % du PIB par an, la partie productive de l’économie devrait se développer de 5 % rien que pour faire du surplace. Aucune économie développée au monde ne croît aussi rapidement.