Mais qu’il est drôle d’assister à cette débandade de moutons affolés, courant en tout sens, déblatérant sur la bêtise de cette baisse qu’ils avaient évidemment tous vue venir tout en se gardant bien d’en parler !
Il est savoureux de voir ceux qui ont été les plus aveugles depuis maintenant deux ans se répandre partout sur les raisons de ce qu’ils appellent une chute vertigineuse.
Les Américains nous expliquent que la chute des bourses mondiales, nous relativiserons ce mot plus loin, est due à notre incapacité à régler le problème de la dette européenne.
Les Européens qui n’ont pas plus compris que leurs homologues de quoi il retournait désignent la pantalonnade du relèvement de la dette américaine et la faible croissance du premier trimestre pour responsables. On nous ressort même le désastre japonais oubliant qu’il y a quelques mois certains déclaraient que cette catastrophe allait faire repartir la croissance.
Comme d’habitude la vérité est bien différente.
Depuis deux ans, nous ne cessons de dire et d’écrire que ces marchés ne sont finalement portés que par l’ivresse que leur procure l’abus « criminel » de liquidités fournies par le réseau mafieux des banques centrales.
Les marchés ont en fait cessé de remplir leur office depuis deux ans. Notons que les racines du mal sont antérieures, probablement dès 1998 où l’on a assisté aux premiers dérapages de la FED tant dans sa politique monétaire que dans son sauvetage du fond LTCM qui donnait de fait une assurance tout risque aux banques.
La raison d’être d’un marché est de fixer des prix d’équilibre à des actifs et de permettre ainsi de se les échanger. Or, il ne peut plus remplir la première partie de son mandat car les banques centrales ont totalement faussé la balance en y déversant des milliards de billets masquant ainsi, aux yeux de « presque tous », d’abord les bouleversements de la réalité économique et ensuite son expression dans les prix des actifs.
L’illusion a fonctionné deux ans. Aujourd’hui, il semble qu’une certaine prise de conscience soit en train de s’opérer.
Quelles sont les conséquences de ce séisme ?
La correction à laquelle on assiste qui n’a rien, pour l’instant, comme certains le disent, d’une chute catastrophique (le S&P 500 recule de 4,63 % depuis le début d’année) est en revanche très inquiétante par ce qu’elle exprime et la manière dont elle se fait.
Cette baisse est structurelle, construite et se fait dans de gros volumes contrairement à ce que veut nous faire croire Monsieur Baroin.
Les marchés sifflent en effet la fin de partie. Ils disent qu’ils ne sont pas dupes du caractère artificiel de la formation de leurs prix.
Par conséquent, tous ceux qui prennent cette baisse comme une occasion d’achat vont encore une fois se faire tondre. Même s’il est probable que nous connaîtrons des phases de reprise des différents indices, il faut garder à l’esprit que l’ajustement est loin d’être terminé. Nous n’en sommes qu’au début.
Le premier de nos objectifs donnés en début d’année, de 3 000 points sur le CAC 40, est en passe de se réaliser. C’était un objectif qui ne prenait en compte que l’absence de reprise économique et non la fin de deux ans de supercherie.
Les autres objectifs restent inchangés 550-600 sur le S&P 500 ; entre 2 000 et 2500 sur le CAC 40. Bonnes vacances !