L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, réunira lundi la famille régnante, a rapporté dimanche soir la chaîne d’information qatarie Al-Jazira, alors que selon des responsables qataris et des diplomates, il se préparerait à transférer le pouvoir à son fils le prince héritier Cheikh Tamim.
Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani se réunira lundi avec la famille régnante et les Sages, a indiqué la chaine, en soulignant que la rencontre doit intervenir dans le contexte des informations sur une possible succession.
Des responsables qataris et des diplomates avaient indiqué à l’AFP mi-juin que l’émir se préparait à transférer à son fils le pouvoir dans ce richissime Etat gazier, qui joue un rôle diplomatique primordial sur la scène arabe.
L’émir, né en 1952, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est l’artisan du Qatar moderne et a fait de cet Etat un acteur incontournable sur la scène internationale.
Né en 1980, cheikh Tamim, deuxième fils de l’émir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef ajdoint des forces armées et préside le comité olympique.
L’émir est convaincu qu’il doit encourager la nouvelle génération. Il compte transférer le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim, et effectuer un remaniement ministériel pour nommer un grand nombre de jeunes au conseil des ministres, avait indiqué à l’AFP un responsable qatari qui a requis l’anonymat.
L’émir pourrait prendre du champ, c’est-à-dire pas forcément se retirer complètement mais jouer un rôle plus honoraire, de telle manière que son fils puisse assumer davantage de responsabilités et donc devenir l’homme en charge du pays, a indiqué de son côté une source diplomatique française.
Un remaniement ministériel important est également attendu au Qatar, dans le cadre duquel le puissant Premier ministre, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, pourrait perdre son poste ou du moins le portefeuille des Affaires étrangères, selon des sources concordantes.
Ces informations interviennent alors que le richissime Etat gazier du Golfe a pris depuis les soulèvements arabes qu’il a encouragés une importance primordiale sur la scène politique arabe.
Le Premier ministre a joué un rôle important dans la politique étrangère volontariste du Qatar, qui a participé à l’intervention armée en Libye, et soutient activement les rebelles contre le régime du président syrien Bachar Al Assad.