Un artiste s’est fait remarquer sur le net pour ses œuvres antisémites. Choquée, son école a réagi. Une plainte sera déposée.
Le trait est léger, mais le fond du message donne la nausée. J., étudiant valaisan en art, s’est fait remarquer récemment pour ses dessins antisémites publiés sur Facebook. Sur l’un d’eux, un train plein de billets de banque file vers un groupe d’hommes juifs cupides. Son titre : « La France condamnée à verser 60 millions aux victimes juives américaines de la $hoah. »
Profondément choquée par ces caricatures, la direction de l’Ecole professionnelle des arts contemporains (EPAC) de Saxon (VS) a suspendu son élève dès qu’elle en a pris connaissance. « Ces actes sont graves, lance sa fondatrice Patrizia Abderhalden. Il est hors de question de tolérer le racisme, l’antisémitisme ou l’incitation à la haine sous quelque forme que ce soit. » Avant de décider du sort définitif de son élève, elle préfère toutefois attendre d’en savoir plus sur les tenants et aboutissants cette affaire. D’autant plus que J. est en fin de cursus. Mais l’EPAC a déjà annoncé qu’elle allait « renforcer la formation sur la thématique du racisme et mieux aborder la problématique de la caricature de propagande ».
En parallèle, la Coordination inter-communautaire contre l’antisémitisme et la diffamation portera plainte ces jours contre l’étudiant. « Cet homme affiche un antisémitisme crasse, affirme son secrétaire général Johanne Gurfinkiel. Il a réussi à se placer dans la pôle position des dessinateurs complotistes en Suisse. Il ne s’agit pas, dans son cas, d’un simple égarement ou d’un dérapage isolé : il se répand depuis trop longtemps sur le net et est devenu la coqueluche des réseaux antisémites. Il devra désormais répondre devant la justice de la haine qu’il propage. Nous serons également aux côtés de l’EPAC, que je rencontre prochainement, pour les aider dans toutes les actions favorisant les actions de promotion du vivre-ensemble. »
Approché dimanche, J. ne nous a pas répondu. Il a toutefois fait un mea culpa public sur Facebook, jeudi. Et ses dessins fâcheux, eux, ont été supprimés.