Les prophéties annonçant la fin du monde, le réchauffement climatique, la pénurie annoncée des matières premières et une économie mondiale en souffrance réveillent les peurs. Les survivalistes de tout poil, écologistes, religieux, pères ou mères de famille s’organisent pour devenir plus autonomes et se préparer à survivre au pire.
C’est le cas de Piero San Giorgio qui vient de publier un livre bourré de conseils pour survivre à l’effondrement économique et au chaos social. Ce Genevois travaillait, il y a encore peu, comme responsable des marchés émergeants dans une société informatique.
Après une prise de conscience, Piero décide de se préparer à survivre. Le monde va mal et l’avenir ne lui dit rien de bon. « On va devoir inventer un nouveau mode de vie et je pense qu’il va nous être imposé par l’effondrement de notre système économique. Ca risque d’être assez violent malheureusement. Mais si on se prépare à l’avance et qu’on est suffisamment nombreux, on va pouvoir mitiger cet effondrement et cette violence” explique Piero San Giorgio. Comme Piero San Giorgio, ils sont de plus en plus à se préparer. Les blogs fleurissent et même certains gouvernements prennent ça très au sérieux. C’est la cas des Etats-Unis qui ont mis en place il y a quelques années une campagne avec la FEMA (agence fédérale pour la gestion des urgences) intitulée "ready", ou "prêt" en français. Elle a pour but d’encourager les américains a réveiller le survivaliste qui sommeille en eux.
Piero San Giorgio quant à lui, est un survivaliste bien réveillé. Alors pour protéger sa famille et ses proches, il a investi ses économies dans une ferme qu’il a transformé en base autonome durable (BAD). Stocks de nourriture, potager, élevage de poulets, armes, panneaux solaires, source d’eau, livres et matériel médical vont lui apporter une certaine autonomie. Des préparatifs qui peuvent choquer ou faire sourire certains. « C’est vrai que le terme de survivaliste est souvent connoté aux États-Unis par des gens sur-armés ou focalisés sur une approche de défense. À la fin, on peut mettre l’étiquette que l’on veut. Un survivaliste c’est simplement un citoyen adulte, responsable, qui prévoit un avenir difficile et qui se prépare”, explique Piero San Giorgio.
Se préparer à survivre aux guerres ou aux catastrophes est presque une tradition en Suisse. L’aménagement systématique d’abris antiatomiques avait débuté dans les années soixante, dans un contexte marqué par la menace nucléaire et le spectre d’une invasion soviétique. Aujourd’hui, la menace est plus floue et la construction d’abris antiatomiques n’est plus systématique. Mais les vieux réflexes sont de retour et ont de beaux jours devant eux !