C’est incontestablement la bonne nouvelle de ces dernières 24 heures : au cours de son assaut de mercredi sur le QG ASL d’al-Tall, au nord immédiat de Damas, l’armée a libéré les trois membres de l’équipe de la télévision syrienne al-Ikhbariya, dont la présentatrice Yarra Saleh. Tous avaient été enlevés par un groupe ASL dans ce secteur le 10 août. L’assistant cadreur Hatem Abou-Yehya avait été tué lors du kidnapping.
Rappelons qu’au cours de l’opération, plusieurs chefs rebelles ont été tués, dont Maher Ismaïl al-Tahhan, Yasser Charif al-Ahmar et Mouafaq Ismaïl al-Taleb.
Les trois journalistes d’Al-Ikhbariya, Yara Saleh, Abdallah Tabra et Hossam Imad ont pu immédiatement se rendre au au siège de la télévision nationale – qui prête des studios à Al-Ikhbariya depuis que ceux de la chaîne privée ont été détruits par un attentat – où ils ont été accueillis par leurs collègues, ainsi que par le ministre de l’Information, Omrane al-Zou’bi.
Voici une vidéo de la télévision syrienne de cet heureux événement : visiblement, Yara Saleh était était très émue, évoquant la mort de son cadreur Hatem Abou Yehya tué par les terroristes. Aboud, le photographe, remercie les soldats syriens, embrassant celui qui est le plus proche de lui : « Il ne faut pas avoir peur, nous avons raison et tant que nous avons raison, Dieu est avec nous ! » dit-il.
Réjouissons nous donc, mais n’oublions pas que mardi, le correspondant de la télévision iranienne arabophone al-Alam Ahmad Sattouf a été enlevé sur le chemin de retour à sa maison a proximité de la place Tadmor, dans la ville de Homs. Les bureaux de cette chaine dans la ville ont également été saccagés et leurs contenus dérobés.
Cet enlèvement est le sixième en l’espace de deux semaines contre des journalistes syriens. Ajoutons que l’envoyé spécial d‘al-Alam à Alep, Hussein Mortada, a reçu des menaces nominales de mort.
Cette libération est aussi un important succès psychologique pour l’armée, qui vient de démonter – ce n’est du reste pas la première fois – qu’elle peut reprendre des prisonniers aux bandes.
On peut dire aussi que la personnalité même de la journaliste Yara Saleh – une jeune femme « moderne », pour faire simple – joue aussi en faveur du gouvernement syrien dont les contempteurs occidentaux les plus obstinés voient bien à ce genre de détail qu’il n’a rien à voir avec les autocraties religieuses et misogynes du Golfe.