De violents combats ont eu lieu mardi autour de la grande Mosquée des Omeyyades à Alep (nord), joyau historique de la deuxième ville de Syrie, ont indiqué la télévision officielle syrienne et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Une charge explosive placée par des terroristes a endommagé l’enceinte sud de la grande mosquée des Omeyyades à Alep et le secteur proche, a rapporté l’agence officielle Sana, selon qui ce n’est pas la première fois que des groupes terroristes armés attaquent la mosquée.
Le terme terroristes désigne dans la terminologie du régime les opposants et les rebelles qui ont lancé en mars 2011 une révolte populaire contre le pouvoir du président Bachar al-Assad.
Des tirs et des explosions ont été entendus dans (le) secteur de la mosquée des Omeyyades d’Alep, a affirmé de son côté l’OSDH, qui dispose d’un important réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.
Une partie de la mosquée avait déjà subi d’importants dommages à la suite de combats entre des rebelles et les troupes du régime, qui avaient repris le 14 octobre le contrôle total de la mosquée, tombée partiellement aux mains des rebelles la veille, selon une source militaire et une ONG.
A l’intérieur de cette mosquée construite au VIIIe siècle, puis rebâtie au XIIIe siècle, des tapis, des meubles et des exemplaires du Coran avaient été brûlés et des vitres brisées, avait constaté à l’époque un journaliste de l’AFP.
Des reliques appartenant selon la tradition au prophète Mahomet, trois cheveux et un fragment de dent, avaient été subtilisées d’un coffret en bois dans une petite pièce de la mosquée, avait constaté le journaliste. Outre l’architecture superbe des lieux, ces reliques sont l’une des principales attractions du lieu saint.
En septembre, un incendie avait détruit de nombreux magasins du souk d’Alep, le plus important du Moyen-Orient, situé dans la Vieille ville, elle-même classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Par ailleurs, les combats se poursuivaient mardi autour de l’académie de police de Khan al-Assal, l’un des derniers bastions loyalistes dans l’ouest de la province d’Alep, et théâtre d’affrontements acharnés depuis plusieurs jours, selon l’OSDH.
Les insurgés ont pris position dans une usine de câbles où s’étaient retranchés des soldats du régime, a rapporté l’OSDH. Les combats, dimanche et lundi, avaient causé la mort de 45 soldats et de 26 rebelles.
Des frappes aériennes ont visé les province de Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Raqa (nord) ainsi que la ville de Deir Ezzor (est).
Tôt le matin à Deir Ezzor, deux avions de combat Mig ont survolé, à basse altitude, durant trois heures le quartier de Cheikh Yassine, larguant au moins 50 bombes sur des positions rebelles, selon un correspondant de l’AFP.
Les frappes ont été accompagnées de pilonnage à l’artillerie légère et lourde, et les troupes du régime ont tenté d’ouvrir une brèche dans la ligne de défense rebelle.
Ils préparent une offensive depuis une semaine et ont envoyé des renforts à l’entrée du quartier, a affirmé un commandant rebelle local, Khaled Bin al-Walid.
Lundi, 154 personnes avaient été tuées - 54 civils, 41 rebelles et 59 soldats - dans les bombardements et les combats à travers la Syrie, selon l’OSDH.