Après 10 ans de guerre et d’occupation de l’Irak, la mort de plus d’un million de personnes incluant des milliers de soldats étasuniens, le tout fondé sur des affirmations mensongères voulant que la nation possédait des « armes de destruction massive » (ADM), il est scandaleux de voir que l’Occident donne hypocritement des armes, ainsi qu’un appui financier et politique aux terroristes en Syrie, lesquels possèdent et utilisent de telles armes de destruction massive contre le peuple syrien.
Une attaque avec des armes chimiques visant des soldats syriens et perpétrée par des terroristes soutenus par l’OTAN au nord d’Alep aurait fait 25 morts.
Alep est située près de la frontière turco-syrienne. Si les armes chimiques pillées en Libye avaient été envoyées en Syrie, elles seraient passées par la Turquie avec des armes envoyées depuis la Libye par les États-Unis et des milliers de terroristes libyens opérant ouvertement en Syrie, et seraient probablement utilisées pour cibler des villes comme Alep.
Pire encore, toute arme chimique importée dans le pays impliquerait l’OTAN directement ou sa simple négligence, puisque les armes seraient passées par un pays membre de l’OTAN, la Turquie, devant les agents de la CIA opérant ouvertement le long de la frontière, auprès des terroristes soutenus par l’Occident en Syrie.
Les ADM libyennes sont entre des mains terroristes
L’arsenal libyen est tombé dans les mains d’extrémistes sectaires avec l’aide de l’OTAN en 2011 au point culminant des efforts pour renverser le régime en place dans le pays nord-africain. Depuis lors, les militants libyens, menés par leurs commandants du Groupe islamiste combattant en Libyen (GICL), affilié à Al-Qaïda, ont armé des extrémistes sectaires à travers le monde arabe, jusqu’au Mali à l’ouest et jusqu’en Syrie à l’est.
En plus des armes de petit calibre, des armes plus lourdes se sont aussi frayé un chemin à travers ce réseau étendu. Le Washington Post rapportait dans un article « Libyan missiles on the loose » (Des missiles libyens dispersés) :
« Deux anciens officiers du contre-terrorisme de la CIA m’ont dit la semaine dernière que des techniciens ont récemment réusiné 800 de ces systèmes de défense aériens portables (connus sous le sigle MANPADS), certains pour un groupe djihadiste africain appelé Boko Haram, souvent vu comme un allié d’Al-Qaïda, afin d’attaque des avions commerciaux se dirigeant vers le Niger, le Tchad et peut-être le Nigéria. »
Alors que ces armes se dirigent sans aucun doute également vers le Niger, le Tchad et peut-être le Nigéria, elles sont véritablement en route pour la Syrie. Il est avéré que les terroristes libyens du GICL envahissent la Syrie depuis la Libye. En novembre 2011, un article du journal britannique Telegraph rapportait dans « Leading Libyan Islamist met Free Syrian Army opposition group » (Des chefs islamistes libyens ont rencontré le groupe d’opposition nommé Armée syrienne libre) :
« Abdelhakim Belhadj, chef du conseil militaire de Tripoli et ancien chef du GICL, a rencontré les leaders de l’Armée syrienne libre (ASL) à Istanbul et à la frontière avec la Turquie, a dit un officiel militaire travaillant avec Belhadj, Mustafa Abdul Jalil (le président libyen intérimaire) l’a envoyé là-bas. »
Un autre article du Telegraph « Libya’s new rulers offer weapons to Syrian rebels » (Les nouveaux dirigeants libyens offrent des armes aux rebelles syriens) admettait :
« Les rebelles syriens avaient tenu des pourparlers secrets avec les nouvelles autorités libyennes, visant à sécuriser des armes et de l’argent pour leur insurrection contre le président Bachar Al-Assad et son régime.
À cette réunion, qui s’est tenue à Istanbul et qui comprenait des officiels turcs, les Syriens ont demandé “l’aide” des représentants libyens, lesquels ont offert des armes et des volontaires potentiels.
“Il y a un plan pour envoyer des armes et même des combattants libyens en Syrie”, a déclaré une source libyenne, ayant requis l’anonymat. “Une intervention militaire se prépare, vous verrez dans quelques semaines.” »
Plus tard ce mois là, quelques 600 terroristes libyens sont entrés en Syrie pour commencer les opérations de combat et affluent dans le pays depuis ce temps.
Image : Le Libyen Mahdi al-Harati du GICL, sur la liste des terroristes du département d’État étasunien, les Nations Unies et le Home Office britannique, s’adressant à des confrères terroristes en sol syrien. Al-Harati commande maintenant une brigade libyenne opérant en Syrie et tentant de détruire le gouvernement syrien et de subjuguer la population syrienne. C’est ce que l’on appelle traditionnellement une « invasion étrangère ».
Les « missiles perdus » en Libye mentionnés par le Washington Post ont été retrouvés maintenant sur le champ de bataille syrien. Bien que des publications comme le Guardian dans leur article « Arms and the Manpads : Syrian rebels get anti-aircraft missiles » (Des armes et des MANPADS : Les rebelles syriens reçoivent des missiles antiaériens) rapportent que les missiles ont été déployés à travers la Syrie, ils tentent de minimiser toute connexion entre le pillage de l’arsenal libyen et les terroristes d’Al-Qaïda qui les ont importés en Syrie. En revanche, le Times a publié les aveux mêmes des terroristes disant qu’ils reçoivent des armes lourdes de Libye, incluant des missiles sol-air.
On rapporte dans l’article du Times : « Libya’s Fighters Export Their Revolution to Syria » (Les combattants libyens exportent leur révolution en Syrie) :
« Certains Syriens sont plus honnêtes quant à l’aide que les Libyens leur donnent. Ils ont des armes plus lourdes que nous, note Firas Tamim, qui a voyagé dans les zones contrôlées par les rebelles afin de voir les combattants étrangers. Ils ont amené ces armes en Syrie et elles sont utilisées au front. Parmi les armes vues par Tamim, il y avait des missiles sol-air de fabrication russe connus sous le nom de SAM-7.
Les combattants libyens balayent souvent du revers de la main les questions concernant le transfert d’armes, mais en décembre ils ont affirmé les importer. “Nous procédons actuellement à une collecte d’armes en Libye”, a déclaré un combattant libyen au quotidien français Le Figaro. “Lorsque ce sera fait, nous trouverons un moyen de les amener ici.” »
Clairement, l’intervention de l’OTAN en Libye a laissé un vaste arsenal entre les mains d’extrémistes sectaires dirigés par le GICL, un groupe figurant sur les listes d’organisations terroristes du département d’État étasunien, des Nations unies et du Home Office britannique. Le GICL exporte maintenant des armes et fournit des militants pour l’autre front de l’OTAN, la Syrie. Il est avéré qu’à la fois des armes et des terroristes libyens traversent la frontière turco-syrienne, avec l’aide de l’OTAN, et il est maintenant évident que des armes lourdes, incluant des armes antiaériennes ont également traversé la frontière.
En novembre 2011, le Guardian rapportait dans son article « Libyan chemical weapons stockpiles intact, say inspectors » (Les armes chimiques libyennes sont intactes selon les inspecteurs) : « Les stocks de gaz moutarde et de produits chimiques libyens sont intacts et n’ont pas été volés pas dérobés durant l’insurrection qui a renversé Kadhafi, ont affirmé des inspecteurs de l’armement. »
L’article rapportait par ailleurs :
« L’abandon ou la disparition de certaines armes de l’époque de Kadhafi ont suscité des inquiétudes quant à l’érosion de la sécurité régionale si une telle puissance de feu tombait entre les mains de militants islamistes ou des rebelles actifs en Afrique du Nord. Certains craignent que les armes soient utilisés par des loyalistes de Kadhafi pour propager l’instabilité en Libye.
Le mois dernier Human Rights Watch a incité au conseil de transition national libyen à agir relativement aux nombreuses armes lourdes, incluant des missiles sol-air, affirmant qu’elles étaient demeurées sans surveillance durant plus de deux mois après le renversement de Kadhafi.
Mercredi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déclaré que l’ONU enverrait des experts en Libye pour s’assurer que le matériel nucléaire et les armes chimiques n’étaient pas tombés en de mauvaises mains. »
Et bien que les inspecteurs affirment que les armes chimiques sont entre les « mains du gouvernement » et non « aux mains des extrémistes », il est évident de l’aveu même du gouvernement libyen, qu’ils sont eux-mêmes impliqués dans l’envoi d’armes et de combattants en Syrie.
Reste à voir d’où proviennent ces armes chimiques. S’il s’avère qu’elles proviennent de l’arsenal libyen, l’OTAN et spécifiquement les États-Unis et la Turquie, seraient impliqués dans l’acheminement d’armes de destruction massive aux terroristes d’Al-Qaïda, exactement le scénario pour lequel l’Occident a été paralysé de terreur depuis plus de 10 ans, a abandonné ses libertés et versé le sang de milliers de ses soldats pour le prévenir.
L’utilisation d’armes chimiques par des terroristes appuyés par l’Occident utilisant des armes chimiques, quelle que soit leur origine, ont sapé la légitimité déjà vacillante de l’Occident, mis ses institutions en danger et ébranlé encore plus la confiance de ses partenaires qui l’ont appuyé sur les plans politique, financier, industriel et stratégique. De tels associés seraient bien avisés de commencer à chercher des portes de sortie en cultivant des alternatives hors de l’ordre international géré par Wall Street et la City de Londres.
Tony Cartalucci
Article original : « SYRIA : US-NATO Backed Al Qaeda Terrorists Armed with WMDs. Chemical Weapons against the Syrian People », le 19 mars 2013.