À la grande joie prématurée des médias français, Vladimir Poutine a déclaré qu’il serait prêt à intervenir résolument, si des preuves solides de l’utilisation d’armements chimiques par l’armée syrienne lui étaient présentées.
Le Président russe n’a pourtant pas dit cela parce que tout d’un coup, il se serait mis à croire les fables de Barack Obama. La raison est simple, comme toujours avec la diplomatie Poutine-Lavrov : Vladimir Poutine sait que l’armée syrienne n’est pas coupable.
Dans le prolongement de son raisonnement, le Président russe a évoqué le cas où les armes auraient été utilisées par des islamistes, s’interrogeant à juste titre, sur le comportement de leurs sponsors. Les Etats-Unis vont-ils cesser de financer les fous de Dieu qui constituent l’essentiel de l’ASL ?
Concernant les systèmes S-300, Vladimir Poutine a confirmé qu’ils avaient été livrés partiellement, et a sous-entendu qu’ils pourraient l’être complètement en cas d’attaques illégales. Il est vraisemblable que les éléments manquant sont déjà en Syrie, sans doute à Tartous ; les assembler prendra donc peu de temps. Pas de quoi se réjouir pour Barack Obama.
Même sans ces missiles, la DCA syrienne peut non seulement détruire au moins une partie des Tomawaks subsoniques qui lui seront envoyés, mais aussi, et c’est plus grave, un nombre sensible d’avions de l’OTAN.
Nous croyons encore une fois, que l’enjeu pour les Américains est d’empêcher la déroute totale des islamistes et que pour cela, ils s’efforcent de leur donner des signes, sans lesquels ils abandonneraient leurs positions, mettant fin trop tôt à la guerre. La réalité est que les États-Unis n’ont pas de stratégie.
Des frappes limitées de Tomawak remonteront un peu le moral des islamistes, et feront accessoirement monter l’action de Raytheon, qui devra recompléter une centaine de missiles à 550 000 dollars pièce, mais c’est tout.
A moins d’une intervention au sol, Assad va gagner, les islamistes vont se disperser en Libye, en Irak, au Mali et en France, pour recréer des "gangs de Roubaix", composés de jeunes Français djihadistes fanatisés.
Le prix que la France paiera pour son soutien aux islamistes en Syrie, risque d’être bien plus élevé que celui qu’elle a payé pour son soutien aux islamistes bosniaques.