Encouragés par le feu vert donné par le Congrès à l’administration Obama pour concrétiser un plan visant à sélectionner les groupes rebelles auxquels seraient fournies des armes antichars, les États-Unis ont envisagé, ces jours derniers, de s’engager militairement en Syrie.
Le Pentagone a fourni un schéma détaillé d’une intervention américaine plus vaste. Mais, ni le court terme ni le long terme ne semblent emporter l’adhésion franche des intéressés, comme l’a souligné Mike Rogers, président de la commission parlementaire du renseignement.
Les opérations clandestines, au sol et aériennes, seraient conduites par la CIA, décision qui, selon le Washington Post, s’explique par la volonté de « contourner les restrictions du droit international sur les actions militaires pour renverser un gouvernement et pour obtenir une plus large approbation du Congrès ».
Ces opérations pour renverser le président Bachar al-Assad, selon le New York Times, seront, aux yeux des militaires, « une entreprise énorme, coûtant des milliards de dollars et pourrait se retourner contre les États-Unis ».
Dans une lettre adressée à Carl Levin, président de la Commission des forces armées du Sénat, rendue publique par le Times, Martin Dempsey – chef d’État Major de l’armée américaine – écrit :
« L’entraînement, l’assistance et le conseil aux forces d’opposition, demanderont la participation de plusieurs centaines de milliers de soldats, et coûteraient 500 millions de dollars par an. Une campagne de frappes à long rayon d’action, limitées, engagera des centaines d’avions et de navires de guerre dont le prix s’élèvera à des milliards de dollars. La création d’une zone de non-survol imposera de descendre des appareils du gouvernement syrien et la destruction de pistes d’atterrissage et de hangars. Cela nécessiterait l’emploi de centaines d’appareils. Le coût d’une telle opération pourrait atteindre un milliard de dollars par mois. »
Cependant, indépendamment du prix, la zone de non-survol semble l’outil de préférence des Américains dans le cas d’un engagement plus important. Pour Dempsey, une petite zone pour établir des zones tampons servant à abriter les rebelles et de base aux actions humanitaires, près des frontières avec la Turquie et la Jordanie semble une nécessité. Une mission plus vaste pour contrer l’utilisation d’armes chimiques imposera une zone plus grande et une campagne d’attaques aériennes plus significative.
Dempsey ajoute que la décision de recourir à la force n’est « pas moins qu’un acte de guerre » ce qui justifierait les actions d’extrémistes ou le recours aux armes chimiques que les États-Unis désirent contrôler.
Traduction et synthèse : Xavière Jardez