Il ne faut pas je crois rechercher une seule cause, un seul ordonnateur des événements mais plutôt voir une coalition (qui peut n’être que temporaire) d’intérêts convergents vers un même objectif ponctuel et momentané. Ici, il s’agit de détruire la Syrie et son Etat, comme l’Irak, la Libye, le Soudan, la Somalie, la Yougoslavie,... Il n’y a qu’à reprendre la liste révélée par le général Westley Clark (qui n’est pas un pacifiste, il fut le bombardeur en chef de la Yougoslavie !).
Parmi ces intérêts convergents, on trouve :
Israël évidemment : pour devenir totalement maître de la région, il lui faut détruire tout Etat capable de lui résister. Et y substituer de petits émirats islamistes qui se disputeront ensuite entre chapelles fait parfaitement l’affaire.
Les USA : malgré leur décomposition économique, ils ne peuvent rester la 1ère puissance mondiale que grâce à leur suprématie militaire. Leur objectif prioritaire aujourd’hui est d’encercler la Russie et la Chine avec des bases militaires implantées dans des pays "amis".
Tout l’Occident et les compagnies pétrolières transnationales ont un besoin vital de s’approprier le plus possible des énergies fossiles restantes.
Les industries de destruction (militaires) et de reconstruction (comme Halliburton) sont évidemment ravies qu’on détruise et qu’on reconstruise, puisque ce sont elles qui ont les contrats.
Les Etats de la région vassaux de l’Empire (Turquie, Qatar, Arabie saoudite, Jordanie) jouent leur propre jeu et sont intéressés par le dépeçage d’Etats laïques, héritiers du nationalisme arabe (et du socialisme type URSS).
Les islamistes fous se précipitent, y compris de façon suicidaire, avec l’espoir d’installer partout où ils pourront des émirats, dont ils espèrent bien être les futurs seigneurs-saigneurs. Et comme en cas d’échec, ils sont sûrs d’aller au paradis, rien ne les arrête.
Il y en a peut-être encore, mais c’est parce qu’il y a une telle convergence d’intérêts divers que cette coalition est puissante, et que l’Irak, la Libye ou la Syrie ne peuvent pas résister s’ils restent seuls. Voilà pourquoi les 2 premiers sont tombés mais le dernier devrait tenir. Car il a derrière lui une autre coalition incluant d’autres puissances (Iran, Russie, Chine). Et en Syrie même, Bachar a l’intelligence de permettre à son opposition patriote d’exister, pour faire alliance contre l’agression extérieure. Conclusion : comme toujours, même si on a des divergences, l’union fait la force...