De nombreux indices impliquent des anciens chefs de l’UCK, aujourd’hui au pouvoir, dans le trafic d’organes dont ont été victimes des prisonniers de l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Des « exécutants » repentis ont avoué qu’en 1999 ils ont kidnappé des Serbes pour le compte de l’UCK. Transportés ensuite en Albanie, notamment dans une maison peinte en jaune, les captifs étaient tués d’une balle dans la tête. On leur prélevait les reins et d’autres organes qui étaient expédiés par avion dans d’autres pays.
Quand la « maison jaune » a été repeinte en blanc par ses monstrueux propriétaires, « lavée » de presque toutes traces, c’est la clinique privée Medicus qui a pris le relais. Les prélèvements d’organes sur des personnes vulnérables s’y sont poursuivis jusqu’en 2008.
En juin 2009, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de M. Sarkozy, en accueillant à Paris le Premier ministre du Kosovo et ancien chef de l’UCK, Hashim Thaçi, a déclaré être « heureux » d’avoir reçu son « ami ». Or, l’« ami » de Bernard Kouchner serait un homme lié à la mafia, qualifié par plusieurs services de renseignements comme une personnalité clé du crime organisé dans les Balkans. (Voir le rapport sur le trafic d’organes présenté par le député suisse Dick Marty, en décembre 2010, devant le Conseil de l’Europe.)
Bernard Kouchner et la maison jaune
Pierre Péan revient sur cet épisode dans son livre Kosovo une guerre « juste » pour un Etat mafieux [1]. Il écrit : « Budimir Nicic, patron du Media Center, se souviendra toute sa vie de son face à face avec Bernard Kouchner », le 2 mars 2010 alors qu’il questionnait Kouchner pour Voice of America.
En revoyant cette vidéo, Budimir Nicic lui dit se sentir « blessé et insulté » par la réaction de Bernard Kouchner :
« Il fait semblant d’entendre parler de la “Maison jaune” pour la première fois. [...] J’avais mené une enquête auprès des familles de disparus et quelques-unes avaient mentionné Bernard Kouchner, en tant que patron de la Minule, comme l’un des responsables de leurs souffrances, aux côtés de la KFOR et des États-Unis...C’était le prétexte de ma question [...] Tout le monde a été scandalisé par son comportement. Ici, on ne parlait que de ça... [...] Les crimes les plus terribles ont eu lieu alors qu’il dirigeait le Kosovo. Il n’a tenu aucune de ses promesses de retrouver les auteurs de crimes contre les Serbes. C’étaient des paroles dans le vide... [...]
Naim Miftari, ancien cadre de l’UCK, qui témoigne désormais à visage découvert dans plusieurs procès ultrasensibles, va plus loin que Budimir : “En 1999, aucun crime ne pouvait être commis au Kosovo sans que Kouchner en soit informé” [2]. »
Les victimes sont ignorées
L’ONU savait. Les chancelleries, informées par divers services de renseignements, savaient.
Tout le monde sait que le Kosovo, déclaré indépendant en 2008, continue aujourd’hui d’être dirigé par des personnalités liées au crime organisé, impliquées, de près ou de loin, dans ce trafic d’organes international. Près de 60 pays n’en ont pas moins accordé une prompte reconnaissance à ce nouvel État mafieux, dont les gouvernements savaient parfaitement que ses dirigeants étaient les parrains de toutes les horreurs.
La Suisse, sous l’impulsion de la Conseillère fédérale socialiste Micheline Calmy Rey a été le 31ème pays à reconnaitre, malheureusement, l’indépendance de l’ancienne province serbe. Or, la Suisse, pays neutre, n’avait pas participé à la guerre illégale menée par l’OTAN contre la Yougoslavie. Elle n’avait aucune raison de se rallier à des pays pressés, eux, de détacher le Kosovo de la Serbie pour des raisons stratégiques.
Le gouvernement suisse n’aurait jamais du se compromettre dans la reconnaissance de cet État voyou.
Mme Calmy Rey n’admettra jamais cette erreur majeure. Interpellée, en décembre 2010, au sujet des accusations désignant le premier ministre Hashim Thaçi et le Kosovo, comme étant le centre des trafics dans les Balkans, elle continuera de défendre obstinément sa reconnaissance du Kosovo.
Que peuvent attendre les victimes de ces politiciens qui d’une manière ou d’une autre couvrent les bourreaux ?
Silvia Cattori