L’avocat de la société Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, a évoqué un système mis en place « à la demande de l’UMP » pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat Sarkozy.
Coups de théâtre en série dans l’affaire Bygmalion. Le dernier, dévoilé dans l’après-midi, par l’avocat de la société Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, fait l’effet d’une bombe. Lors d’une conférence de presse, il a indiqué que la société Bygmalion, au cœur de l’enquête sur des malversations financières présumées à l’UMP en 2012, a été soumise à « un chantage économique » de la part du parti pour établir quelque 11 millions de fausses factures afin de masquer les dépassements de frais de campagne du président sortant Nicolas Sarkozy. Des meetings du candidat ont été facturés sous le libellé frauduleux de conventions « à la demande de l’UMP », a dit Me Patrick Maisonneuve. « Bygmalion est prêt à l’assumer mais ne veut pas en porter la responsabilité », a-t-il déclaré. « On parle de “l’affaire Bygmalion”, c’est plutôt l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. »
Bygmalion, société fondée par deux proches de Jean-François Copé, alors secrétaire général de l’UMP, a procédé à cet « habillage » sous la contrainte de la direction du parti. « C’était ça ou ils n’étaient pas payés. » Refusant de désigner des responsables présumés, l’avocat de Bygmalion a appelé la direction de l’UMP à désigner les responsables. « L’équipe de campagne du candidat n’a qu’à dire les choses . »