Certains des commentaires et des questions que j’ai reçus ces dernières semaines m’ont fait comprendre que nombre de mes lecteurs, aussi éclairés et bien informés soient-ils en général, ne savent pas trop quoi croire au sujet de l’action en Ukraine, ayant été pris dans un maelström de mensonges qui passe pour une couverture médiatique en Occident. Mon objectif ici n’est pas de convertir ou de convaincre, mais simplement d’énumérer un certain nombre d’aspects de la situation ukrainienne pour que vous puissiez vous les remémorer. Permettez-moi de m’excuser à l’avance pour toute dissonance cognitive que cela pourrait créer ; j’essaie seulement d’être utile. L’exposé va vous sembler un peu sec par endroits, mais c’est parce que je m’efforce de m’en tenir à des faits connus et bien établis. Je vous laisse le soin de décider dans quelle mesure ce que vous disent les fabricants de consentement occidentaux concorde avec ces faits.
1. Qu’est-ce que l’Ukraine géographiquement ?
Le mot russe « ukraina » est une variante de « okraina » et est lié au mot « krai » qui signifie « bord », « marge », « périphérie », « bordure », « frontière », etc., du bord d’une tasse à thé à une province éloignée du centre (Moscou). L’origine du terme « Ukraina », en tant que toponyme spécifique, n’est pas tout à fait claire ; certains éléments indiquent qu’il s’agissait d’un terme péjoratif utilisé pour la première fois par les Polonais à une époque où la Pologne occupait environ la moitié de ce territoire (à l’époque, la frontière entre la Pologne et la Russie longeait le fleuve Dniepr, le coupant en deux).
« Ukraina » a ensuite reçu un statut officiel de la part du gouvernement communiste après la révolution russe de 1917, qui a proclamé une République socialiste soviétique d’Ukraine, à la place de cinq provinces russes (Yekaterinoslavskaya, Poltavskaya, Tavricheskaya, Chernigovskaya et Kharkovskaya gubernii). Divers termes ont été appliqués aux regroupements de ces territoires, tels que Novorossia (terres que la Russie a conquises dans la seconde moitié du XVIIIe siècle à la suite de guerres avec l’Empire ottoman) et Malorossia, ou « Petite Russie » (désignation des terres chrétiennes orthodoxes qui ont fait l’objet d’un va-et-vient entre la Russie et la Pologne pendant de nombreux siècles).
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Staline a ajouté à la RSS d’Ukraine une zone fortement balkanisée plus à l’ouest, qui faisait partie de l’Autriche-Hongrie et était habitée par des Roumains, des Hongrois, des Allemands, des Russes, des Tsiganes, des Polonais et diverses petites tribus slaves. C’est de cette région qu’est issu le nationalisme ukrainien, dans sa forme actuelle, et c’est à partir des dialectes villageois parlés dans cette région que la langue ukrainienne officielle, aujourd’hui enseignée dans les écoles de toute l’Ukraine, a été artificiellement synthétisée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Immédiatement après le renversement du gouvernement en 2014, l’Ukraine a commencé à s’effondrer. La Crimée, qui a fait partie de la Russie pendant la majeure partie des 240 dernières années, a été la première à disparaître. Elle a été brièvement une autonomie au sein de l’État ukrainien, mais son parlement a voté pour la sécession peu après le coup d’État illégal à Kiev. Le Donbass, une région russe ajoutée par Lénine, a été la suivante à faire sécession. Pendant un certain temps, il a semblé que les régions de Kharkov et d’Odessa allaient également se détacher. Leur séparatisme a été arrêté par l’application du terrorisme d’État. Et maintenant, un mois après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, il ne reste plus que 60 % du territoire ukrainien, le reste arborant des drapeaux russes. La tendance historique générale est donc sans équivoque : le vestige territorial de la république socialiste soviétique d’Ukraine est en train de disparaître.
Tirez vos propres conclusions, mais il semblerait que le territoire de l’ancienne Ukraine, culturellement majoritairement russe, religieusement majoritairement orthodoxe, linguistiquement majoritairement russophone, historiquement majoritairement partie intégrante de la Russie, ne soit en fait que des morceaux de la Russie qui ont été éparpillés lors de l’effondrement de l’Empire russe puis de l’URSS. Alors que la fédération de Russie se renforce et que l’Occident se rapproche de son propre effondrement, il est naturel de s’attendre à ce que la Russie commence à rassembler ses brebis égarées et ses fils prodigues.
2. Qu’est-ce que l’Ukraine sur le plan politique ?
Politiquement, l’Ukraine (ce qu’il en reste) est un machin américain. Son attribution aux États-Unis est difficile à contester : son gouvernement est contrôlé depuis l’ambassade américaine à Kiev (ou est-ce Lvov maintenant ?) et ses forces armées sont directement contrôlées depuis le Pentagone sur la base de données de télédétection et de rapports de terrain d’officiers US/OTAN intégrés. Mais qu’est-ce que c’est alors ? Ce n’est pas une colonie, car une colonie est quelque chose qui produit quelque chose de précieux pour le centre impérial alors que l’Ukraine est un trou noir économique. Ce n’est pas un protectorat, car les forces américaines n’y sont pas officiellement présentes et ne font pas semblant de garder ce territoire ou de protéger ses civils. Et ce n’est pas une possession souveraine puisque les responsables américains ne se lassent pas de parler de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Ce qu’elle est, par élimination, c’est un État défaillant soutenu par les États-Unis dans le seul but d’attaquer la Russie. Cette attaque ayant échoué, il ne lui reste plus qu’un seul objectif : justifier les sanctions anti-russes qui étaient censées avoir détruit l’économie russe à ce jour. Mais maintenant que les sanctions ont également échoué (l’économie russe est toujours en pleine croissance), il ne lui reste plus qu’un seul objectif concevable : servir de boulet à suspendre au cou du pauvre vieux Brendan avant de le jeter par-dessus bord.
L’Ukraine est à 99 % un État en faillite, avec une armée et une économie quasi inexistantes et un flot de réfugiés. Pourtant, elle dispose encore d’un gouvernement central reconnu internationalement : il s’agit du régime de Kiev et de sa figure de proue, le comédien Volodymyr Zelensky, caché dans un bunker dans un lieu non divulgué. Tous les autres signes extérieurs de l’État semblent quelque peu usés à ce stade. Zelensky ayant interdit tous les partis politiques autres que le sien, il s’agit d’un État à parti unique, bien que, dans les conditions actuelles, il s’agisse plutôt d’un État sans parti. Il n’y a pas non plus de presse nationale, puisque Zelensky a interdit toutes les chaînes de télévision autres que l’unique chaîne gouvernementale. L’essentiel de ce qu’il diffuse semble provenir d’une ou plusieurs usines à infox qui peuvent être situées ailleurs – en Pologne, peut-être. Une excellente question à poser est de savoir si Zelensky contrôle sa propre bouche. C’est un acteur et il semble jouer un rôle écrit pour lui par quelqu’un d’autre. Il semble également être soumis à des contraintes considérables. On l’a déjà remarqué pour son penchant pour la cocaïne, mais dans les vidéos les plus récentes, il est soit ivre, soit sous l’influence d’autres drogues (la méthadone, peut-être, qui est assez répandue dans l’armée ukrainienne).
Si l’on zoome sur l’image mentale de l’ancien territoire ukrainien, il s’agit d’une terre profondément traumatisée, habituée à vivre dans la peur. La grande majorité d’entre eux sont essentiellement des Russes, avec une dose variable d’ukrainité ajoutée comme assaisonnement. Mais au cours des huit dernières années, ils ont été contraints de parler ukrainien (une langue étrangère pour la plupart d’entre eux) et de prêter allégeance à un régime qui a adopté les drapeaux, les insignes et l’idéologie nazis. Ils ont été contraints de renier leur héritage russe, qui remonte à un millier d’années (Kiev a été brièvement la capitale de la Russie vers la fin du IXe siècle) et de traiter la Russie comme un ennemi (tout en continuant à commercer avec elle pour toutes sortes de produits essentiels et à recevoir une aide économique de la part de millions d’Ukrainiens travaillant en Russie). Ceux qui ont tenté d’aller à l’encontre de ces ordres ont été soumis à d’horribles mauvais traitements, allant du bombardement d’artillerie à l’enfermement dans des bâtiments en feu, en passant par la torture à mort. Tous ces crimes de guerre ont été scrupuleusement documentés et leurs auteurs seront traduits en justice dans un tribunal des crimes de guerre qui rivalisera avec ceux de Nuremberg en 1945-1946.
Certains nationalistes ukrainiens tentent de faire valoir que la Rus de Kiev [photo] n’était pas du tout la Russie. La réponse à cela est que la Rus de Kiev n’a jamais existé. Il y a eu la Rus, et plusieurs villes, dont Kiev et Novgorod, y ont joué un rôle important à différentes époques. Le point central a été très brièvement Kiev, puis s’est déplacé vers le nord. En ce qui concerne le nom, Rus et Russie sont des synonymes. Il existe une continuité historique, culturelle, linguistique, religieuse et politique qui lie l’ensemble de la Russie, y compris Kiev, sur une période de dix siècles. Kiev n’a pas duré longtemps au sommet de la hiérarchie parce qu’elle est trop vulnérable, que ce soit face aux Polonais, aux Mongols ou aux nazis allemands (qui ont bombardé Kiev le premier jour). Pendant la majeure partie de l’histoire de la Russie, Kiev a joué le rôle de maillon faible sacrificiel. Mais, bien qu’elle ait connu plus que sa part d’envahisseurs, elle est restée l’un des points centraux de la civilisation russe et ses habitants sont bel et bien russes.
Et voici un test décisif très pratique. Considérons la proposition selon laquelle les Russes et les Ukrainiens sont essentiellement le même peuple, comme l’attestent l’histoire, la religion, la langue, la culture et le patrimoine génétique. Il y a ceux qui acceptent cette proposition comme vraie ; ils sont d’accord. Et puis il y a ceux qui la trouvent profondément offensante ; ce sont les nationalistes ukrainiens, les nazis pour faire court. Étant donné que, parmi les Russes, le soutien à Poutine atteint 83 % et que le soutien à l’opération militaire russe en (ancienne) Ukraine est absolument écrasant, ce n’est pas le bon moment pour être un nazi ukrainien. Il est probable qu’ils finiront morts, emprisonnés ou en exil quelque part dans l’UE, où leur vie ne sera probablement pas confortable étant donné que l’UE va s’effondrer.
Il semble légitime de se demander d’où venaient ces nazis ukrainiens et pourquoi ils ont réussi à survivre si longtemps. Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Le nationalisme ukrainien est né des mains des anti-impérialistes russes. Il y avait beaucoup de fomentation politique dans les derniers jours de l’empire russe, et certaines personnes ont vu l’avantage d’écrire et de publier (à Saint-Pétersbourg) une grammaire de l’ukrainien (inventée par quelqu’un de Sumy) et d’autres bizarreries de ce genre. Lorsque l’empire russe s’est effondré, une vague de fascisme a déferlé sur les terres impériales nouvellement indépendantes. La Finlande, les pays baltes, la Pologne, ce qui est devenu plus tard la république socialiste soviétique d’Ukraine et bien d’autres pays ont connu le fascisme, et le nationalisme ukrainien naissant y a trouvé sa première application. Cet épisode n’a pas duré longtemps, car le fascisme a rapidement été remplacé par le communisme, mais les bolcheviks, dont beaucoup étaient opposés au « chauvinisme russe », ont jugé bon d’entretenir une identité ethnique ukrainienne.
Puis, pendant l’occupation nazie allemande, les nazis ukrainiens ont pu commettre des crimes de guerre en tant que collaborateurs des nazis, créant ainsi un panthéon de maniaques génocidaires – je veux dire des héros ukrainiens – qui figurent au panthéon de l’actuel régime de Kiev : des figures telles que Bandera et Shukhevich. Après la guerre, la plupart de ces collaborateurs nazis ont été rassemblés ; certains ont été pendus, d’autres envoyés au goulag. Mais après la mort de Staline est arrivé Nikita Khrouchtchev, qui a réhabilité ces criminels de guerre et leur a permis de réintégrer la société ukrainienne et de corrompre l’esprit des jeunes. Un autre courant du nazisme ukrainien a été créé par les États-Unis et le Canada, qui ont accepté les criminels de guerre et les réfugiés et les ont nourris comme une sorte de force d’opposition antisoviétique. Ils sont revenus après l’effondrement de l’Union soviétique et tous les nazis réunis ont été somptueusement financés et soutenus politiquement par les États-Unis pendant quelque 22 ans, jusqu’à ce que le projet soit mené à bien lors du coup d’État de 2014. Depuis lors, l’Ukraine a été contrôlée par une sorte de junte américano-nazie, qui arrive maintenant à sa fin difficile.
Alors, où en est la population de l’(ancienne) Ukraine, traumatisée par l’interdiction de parler ou d’enseigner son russe natal, soumise à des bombardements ou pire, et maintenant abandonnée à la tendresse des soldats professionnels russes ? Il est dangereux de généraliser et de faire des conjectures. Certaines personnes sont simplement heureuses que le cauchemar soit terminé. D’autres, plutôt lourdement lavées du cerveau, se déprogrammeront progressivement une fois que le pipeline d’infox de la télévision ukrainienne sera coupé. D’autres encore passeront par un long processus de rétablissement semblable à celui que connaissent les anciens membres de sectes, après avoir été profondément impliqués dans le culte totalitaire qu’est le nationalisme ukrainien. La bonne nouvelle, c’est que le pronostic est bon pour un rétablissement complet à terme ; la plupart des Ukrainiens ne se distinguent plus de la population russe générale en une ou deux générations.
3. Que représente l’Ukraine sur le plan militaire ?
L’armée ukrainienne avait initialement prévu d’attaquer le Donbass avec tout ce qu’elle avait, causant des centaines de milliers de victimes civiles, et de monter des provocations sur le territoire russe pour forcer les Russes à intervenir, les enlisant dans des combats de rue à Donetsk. Les Russes ont eu vent de ce plan et l’ont soigneusement contrecarré avec peut-être une semaine d’avance. Le fait que cela ait été une surprise pour tout le monde est en soi une surprise : peu avant que cela ne se produise, Poutine avait déclaré : « L’une des choses que j’ai apprises en grandissant dans les rues de Leningrad est que si un combat est inévitable, il faut frapper le premier. » Et puis il a fait exactement cela, ce qui n’est pas non plus une surprise : Poutine est bien connu pour dire ce qu’il a l’intention de faire et ensuite faire exactement cela.
Les forces russes, plutôt modestes puisqu’elles ne représentent peut-être qu’un quart ou un cinquième des forces ukrainiennes, ont pratiquement désarmé les Ukrainiens, en détruisant méthodiquement les défenses aériennes, les chars, les stocks d’armes, les systèmes d’artillerie, les centres de commandement, les dépôts de carburant, les raffineries, les centres d’entraînement des mercenaires et même un abri souterrain à l’épreuve du nucléaire, à l’aide d’un missile hypersonique lancé d’un petit navire à un millier de kilomètres de distance (juste pour que certaines personnes au Pentagone se fassent faire un nouveau jeu de slips). Les forces militaires ukrainiennes restantes ont été chassées dans seulement trois petites poches, toutes situées à l’est, où elles sont méthodiquement démolies.
La mission a été compliquée par l’utilisation généralisée par les Ukrainiens de civils comme boucliers humains, ce qui a ralenti la progression et augmenté le nombre de victimes civiles. Certains éléments indiquent que les forces ukrainiennes restantes sont commandées à distance par le Pentagone, par l’intermédiaire de nazis intégrés dans chaque partie de la structure militaire, afin de combattre jusqu’au dernier Ukrainien. D’après les entretiens avec ceux qui parviennent à se rendre, ils sont démoralisés, considèrent que la poursuite de leur opération est inutile, mais sont empêchés de se rendre par le règne de la terreur nazie et de la drogue qui règne au sein de l’armée.
À un moment donné, dans les semaines à un mois à venir, l’Ukraine cessera d’être un environnement riche en cibles pour l’armée russe de haute technologie et il sera temps de changer la mission de neutralisation militaire de l’Ukraine en opérations humanitaires et de nettoyage. Dans le même laps de temps, la plupart des Ukrainiens qui voulaient fuir vers l’UE auront eu l’occasion de le faire et il sera temps de sécuriser les frontières occidentales de l’Ukraine. Si ce n’était du politiquement correct imposé, les Européens seraient peut-être ravis de voir des millions de réfugiés ukrainiens affluer pour pallier la grave pénurie de Blancs causée par le très faible taux de natalité des autochtones.
Il ne fait guère de doute que nous assisterons à d’autres faux drapeaux et provocations, comme le « massacre » de Boutcha (qui a été soigneusement choisi parce que « Le boucher de Boutcha » sonne bien, qui s’est produit trois jours après que les Russes se soient retirés comme un geste de bonne volonté basé sur les progrès des négociations, et où les cadavres, qui avaient l’air et sentaient le frais comme des marguerites, ont été observés assis et fumant des cigarettes). Il y avait aussi la maternité de Marioupol (où il n’y avait aucune femme, à l’exception d’une blogueuse locale spécialisée dans la beauté qui n’était pas enceinte). Et vous, mes chers lecteurs, qui savez tout, vous serez obligés de regarder et de lire ces conneries et, bien que vous sachiez tout, de feindre l’indignation, car sinon les gens autour de vous vous regarderont de travers. Je tiens à vous rassurer que cela ne fera pas de vous un sympathisant nazi.
Mais toutes les choses, bonnes ou mauvaises, ont une fin, et je suis prêt à parier que le Jour de la Victoire à Moscou, le 9 mai 2022, sera un grand événement. Personne ne l’a annoncé, mais je serais surpris que les plans militaires ne prévoient pas de mettre un terme à l’opération spéciale ukrainienne d’ici là.