Embrayant sur la presse américaine de la côte Est (New York Times, Washington Post), les médias français, depuis l’élection du 45e président des États-Unis et sa prise de fonction en janvier 2017, n’ont eu de cesse d’attaquer Donald J. Trump. Au-dessus et sous la ceinture. Allant jusqu’à le traiter de « fou », « débile », « pervers narcissique », sans oublier « violeur » et « pédophile »...
"Un psychopathe", "un objet de jouissance indignée", "un stratège de la diversion".... un an de Donald Trump vu par des sociologues, des politistes, des historiens etc. pic.twitter.com/V6xpvtpOlq
— France Culture (@franceculture) 20 janvier 2018
En janvier 2018, le tir nourri contre l’hôte de la Maison Blanche continue. Pas une journée sans une menace d’impeachment, de fin de règne, de désolidarisation de l’entourage du président. Pour exemple, dans Le Monde du jour ([20 janvier 2018], l’interview de « Samuel Goldman, professeur de science politique à l’université George-Washington » qui annonce, triomphant :
« Donald Trump est un président d’une extraordinaire faiblesse »
- Sur la photo choisie par le journal des Marchés, on devine un Trump tellement contrarié qu’il est prêt à jeter l’éponge et laisser le pouvoir à Hillary Clinton, ou Mark Zuckerberg, ou encore Oprah Winfrey (sinon Michelle Obama)
Voici deux morceaux bien juteux de l’entretien du Monde avec Goldman (le politologue, pas le chanteur) :
« Il est un président d’une faiblesse extraordinaire. L’histoire de l’année qui vient de s’écouler est celle de son incapacité à pourvoir son administration en personnel, à fixer ses priorités politiques. En conséquence, le président n’a pas réussi à faire grand-chose. D’une certaine manière, il a gouverné comme un républicain conventionnel, moins par inclination ou stratégie que parce qu’il n’a pas d’objectifs précis. Il a donc dû s’en remettre aux idées républicaines et à une équipe formée de républicains, sans opérer la rupture qu’il souhaitait. »
« Il découvre en effet comme tous les autres présidents, bien que le choc soit sans doute plus grand pour lui, parce qu’il ne connaît rien à l’art de gouverner, qu’il y a une grande différence entre faire campagne et exercer le pouvoir. Même si vous êtes le président, dire quelque chose ne suffit pas pour que cela ait force de loi. Il aurait fallu un président bien plus structuré pour opérer une réelle rupture avec le consensus à droite. »
Du côté du Figaro, Guillaume Roquette, le directeur de la rédaction, pose la question : « Trump est-il si fou ? »
« C’est à ne pas croire. Voilà un an tout juste que Donald Trump est à la Maison-Blanche et pourtant - en tout cas à l’heure où nous bouclions ce numéro - la troisième guerre mondiale n’est toujours pas déclarée, pas plus que les Etats-Unis ne sont en révolution. Tous ceux (et Dieu sait s’ils sont nombreux) qui ont dépeint successivement le nouveau président en clown irresponsable, en pitbull enragé et désormais en dément pur et simple se seraient-ils donc trompés ?
N’en déplaise aux prophètes d’apocalypse, l’Amérique ne se porte pas si mal que cela. Economiquement d’abord : la Fed vient de revoir à la hausse ses prévisions de croissance pour 2018 à 2,5 % et anticipe un chômage sous la barre des 4 %. Honnêtement, nous aimerions bien en faire autant. Surtout que les impôts vont bientôt baisser comme jamais (Trump l’avait promis) et que Wall Street vole de record en record. Certes, le déficit commercial du pays reste abyssal, mais les prédécesseurs de Trump ne faisaient pas mieux.
[...]
Plutôt que de pousser des hurlements d’indignation à chaque nouvelle provocation de Trump en le traitant de demeuré, mieux vaudrait essayer de comprendre où il veut en venir, en particulier vis-à-vis de nous autres Européens. Et puis, il faudrait aussi admettre une chose simple, même si nous en avons perdu l’habitude : il arrive qu’un président élu parle et agisse d’abord pour satisfaire ceux qui ont voté pour lui. »
Rendez-vous dans un an, le 20 janvier 2019, si Dieu le veut...
Pour les réalisations concrètes de Trump, que la presse française ignore (à dessein), se reporter à la fin de cet article.