Le département d’Etat américain a indiqué avoir ouvert une enquête, le 22 juillet, au sujet d’une possible escale d’un navire chargé d’armes destinées au colonel Kadhafi dans le port algérien de Djen-Djen.
« Nous avons reçu des renseignements selon lesquels un navire transportant des armes pour le régime du colonel Kadhafi a été récemment autorisé à accoster en Algérie et que ces armes sont actuellement transportées par voie terrestre » a confié un responsable du département d’Etat à l’agence Reuters. « Si ces informations sont avérées, cela constituerait une violation des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies » a-t-il ajouté.
Le gouvernement algérien, par la voix d’Amar Belani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a réfuté ces allégations. « Je démens catégoriquement ces informations infondées » a-t-il ainsi réagi, avant de pointer les rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT), d’ailleurs non reconnu par Alger. « Les auteurs sont toujours les mêmes, c’est-à-dire les représentants d’une certaine frange au sein de l’opposition libyenne, qui ne reculent devant aucune turpitude ou manoeuvre perfide de désinformation » a-t-il affirmé.
Cela étant, ce n’est pas la première fois qu’il est question de transit d’armes destinées au régime du colonel Kadhafi via l’Algérie. En mai dernier, le journaliste Robert Fisk avait parlé de livraison de blindés, dans les colonnes du quotidien The Independant. Toujours selon ce dernier, l’émir du Qatar, pays membre de la coalition internationale engagée dans les opérations militaires en Libye, avait évoqué le sujet lors d’un déplacement à Alger.
Le Qatar justement. L’émission télévisée Rundschau a dévoilé des informations selon lesquelles les rebelles libyens utiliseraient des cartouches M80 compatibles Otan produite par la firme suisse Ruag Ammotec, située à Thoune et exportées au Qatar via la société FGS Frex. La vente de ces munitions avait été approuvée en 2009, sous réserve que ces dernières ne soient pas ré-exportées par la suite à des pays tiers. Ce qui n’a pas été respecté.