Un rapport qui tombe mal pour les gouvernements occidentaux, dont la France, qui continuent d’aider en sous-main en Syrie les groupes rebelles islamistes autres que Daech, y compris le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Le Front Al-Nosra avait pourtant été condamné au même titre que Daech par la résolution 2253 du Conseil de sécurité du 17 décembre 2015.
L’obsession de renverser le gouvernent Assad, toujours tenu pour l’ennemi numéro un, les a conduits depuis cinq ans à livrer des armes et à entraîner différents groupes rebelles islamistes tenus pour démocrates, un qualificatif dont personne n’est dupe.
Après avoir largement dénoncé au cours des dernières années le gouvernement officiel, Amnesty international vient de publier un rapport accablant sur cinq de ces groupes armés choyés par les Occidentaux, actifs dans les régions d’Alep et d’Idlib depuis 2012 : le Mouvement Nour al Dine Zinki, le Front al Shamia et la brigade 16, qui ont rejoint la coalition de groupes armés Conquête d’Alep (Fatah Halab) en 2015, ainsi que du Front Al-Nosra et le Mouvement islamique Ahrar al Sham à Idlib.
« Certains groupes armés non étatiques définissent leurs propres systèmes judiciaires fondés sur la charia (loi islamique) dans les zones qu’ils contrôlent, et mettent sur pied des forces de police et des centres de détention non officiels. Ils nomment également des juges, dont certains ne connaissent pas la charia (...) ».
Le rapport recense 24 cas d’enlèvements par des groupes armés. « Parmi les victimes figurent des militants pacifiques et même des mineurs, ainsi que des membres de minorités pris pour cibles uniquement en raison de leur religion (entendons des chrétiens) ». Ces enlèvements sont généralement suivis de torture ou d’exécutions.