Les Américains proposent aux ex-républiques soviétiques d’Asie centrale plusieurs formes d’aide si elles refusaient de coopérer avec la Russie, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
C’est ainsi que l’agence de presse Reuters perçoit la nouvelle politique des USA dans l’espace postsoviétique. Mais les experts pensent que l’expansion chinoise en Asie centrale réduira les chances des Américains de faire aboutir des scénarios antirusses au Turkménistan et au Kazakhstan.
Le Kazakhstan a annoncé le lancement de nouveaux exercices impliquant des forces de l’Otan après que le Turkménistan voisin lui a demandé d’aider à protéger sa frontière avec l’Afghanistan et suite à des déclarations de Washington assimilant la sécurité de l’Occident à la stabilité en Asie centrale et à la réduction de sa dépendance de la Russie, rapporte Reuters.
Le département d’État américain a publié en mars sa nouvelle stratégie de développement des relations avec les pays d’Asie centrale, supposant que ces nouvelles relations avec la région pourraient permettre, entre autres, de combattre les extrémistes de l’État islamique.
En se référant au général Lloyd Austin du Pentagone, les médias étrangers ont écrit que le Turkménistan avait demandé aux USA une assistance militaire pour assurer la sécurité de leur frontière avec l’Afghanistan, ce à quoi Washington avait répondu favorablement.
Néanmoins, à la lumière des déclarations officielles du département d’État américain, on ne peut pas tirer une conclusion aussi formelle que Reuters concernant une « aide en échange du refroidissement des relations avec la Russie ». En particulier, l’agence cite le sous-secrétaire d’État américain Antony Blinken, disant que les USA ne proposent à aucun État de choisir entre eux et un autre pays.
Le Turkménistan et la Russie n’arrivent toujours pas à régler la question relative aux fournitures du gaz turkmène aux fournisseurs européens, ce à quoi Moscou s’oppose ouvertement. Il est question du projet de gazoduc transcaspien dont une partie est censée passer sous la mer Caspienne. Le statut juridique de la mer Caspienne n’est pas défini, par conséquent la décision de construire doit être approuvée par tous les pays dont littoral borde cette mer.
Il y a encore peu de temps la Russie était le principal consommateur de gaz turkmène. Mais aujourd’hui, ce dernier est essentiellement exporté en Chine et en Iran. Le Turkménistan fournit aujourd’hui 65 milliards de mètres cubes de gaz par an en Chine, ce qui fait d’elle l’un des leaders des importations de gaz.