Une députée socialiste française de la région de Marseille, Sylvie Andrieux, a été condamnée mercredi par la justice française à trois ans de prison, dont deux avec sursis, dans une affaire de détournement de fonds publics. Cette condamnation a été assortie d’une amende de 100 000 euros et de cinq ans d’inéligibilité.
Cette condamnation à la prison ferme est rare pour un responsable politique. Lors du procès en mars, le procureur avait requis à son encontre deux ans de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Les avocats de Mme Andrieux, 51 ans, avaient dénoncé un « traquenard politique », plaidant la relaxe.
L’avocat de l’élue, qui n’était pas présente à l’annonce du délibéré, a quitté le tribunal sans faire de commentaire. Sa cliente doit faire savoir dans l’après-midi si elle fait appel du jugement.
Sylvie Andrieu a été reconnue coupable d’avoir fait verser environ 740 000 euros (quelque 923 500 francs [suisses]) à des associations fictives de sa circonscription pour obtenir les voix d’électeurs entre 2005 et 2008. Elle était alors vice-présidente du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).
Coquilles vides
L’enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par un organe de lutte anticorruption du ministère des Finances, de flux financiers suspects sur les comptes d’associations marseillaises.
Ces organismes se sont avérés être des coquilles vides créées, selon l’accusation, pour rétribuer des personnes ayant aidé Mme Andrieux à s’implanter et à se faire élire, dans le nord de Marseille.