Lors de son adresse aux Français diffusée à la télévision le 17 avril, Emmanuel Macron a promis des changements au niveau de l’Éducation nationale, dont la mise en place dès septembre prochain devrait, nous promet-il, être « observable à vue d’œil ».
À vue de nez, il s’agit plus vraisemblablement d’une énième arnaque d’un pouvoir amateur à la dérive. Dans ses cartons, Emmanuel Macron nous propose le remplacement systématique des professeurs absents.
Un rapport de la cour des comptes de décembre 2021 estimait que les absences de professeurs représentaient 2,5 millions d’heures, et que seule une absence sur cinq était remplacée. Pour obtenir ces chiffres, les magistrats de la rue Cambon avaient basé leur étude sur l’année scolaire 2018-2019 afin de ne pas prendre en compte la période covid, cette fameuse maladie dont la caractéristique était non pas de tuer les plus jeunes mais de finir de détruire leur éducation.
Interrogé sur les modalités de ce « remplacement systématique », le transparent ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye – tellement attaché au service public que ses enfants sont inscrits dans le privé – explique, débonnaire, que le prof de maths absent, par exemple, sera remplacé par le prof d’anglais. Le journaliste de France Inter (une radio qui désormais est accompagnée de la mention « média à financement public » sur Twitter – comme la BBC), s’étonne que les cours de maths ne soient donc pas rattrapés. « Ils le seront », rétorque le ministre, « quand le prof d’anglais sera absent ».
Cette grotesque variante des chaises musicales, d’ailleurs déjà mise en place dans les collèges, sera sans doute aussi utile à l’instruction publique que le rapport McKinsey sur « l’évolution du secteur de l’enseignement » à 496 000 euros.