La Galice est une région d’Espagne qu’on connaît assez mal. Déjà, il ne faut pas la confondre avec la Galicie, une région que se partagent l’Ukraine et la Pologne. La Galice est une communauté autonome sur la façade atlantique nord-ouest de l’Espagne, bordée au sud par le Portugal. Sa capitale est Saint-Jacques-de-Compostelle.
Considérée comme une nation historique, la Galice a deux langues officielles, le castillan et le galicien, une langue proche du portugais.
Entre autres personnalités marquantes ayant des racines en Galice, on peut citer le chanteur Julio Iglesias, dont le premier succès en France a précisément été la chanson Un Canto a Galicia, Raul Alfonsin, ancien président Argentin et surtout Francisco Franco, le caudillo, et Fidel Castro.
Comme ailleurs en Espagne, la scène politique est marquée par les particularismes locaux puisque, aux partis implantés nationalement s’ajoutent des partis locaux, nationalistes, qui sont représentés dans les instances locales, municipalités et parlements régionaux.
Ainsi, en Galice, on trouve les trois partis implantés nationalement que sont le Parti socialiste ouvrier espagnol, le Parti populaire et Izquierda Unida. Mais on trouve aussi des partis nationalistes, dont certains sont de gauche, comme ceux dont il est question dans l’article que je vous propose.
Et quand je dis qu’ils sont de gauche, ils sont de la gauche tiers-mondiste et pro-palestinienne, de la gauche à la Hugo Chavez quoi !
Ces partis viennent de se faire remarquer en refusant d’adopter une déclaration de condamnation de « l’holocauste juif ».
Non pas que ces gens se réjouissent de ce qui s’est passé sous la férule d’Adolf Hitler, bien au contraire, mais ils rejettent l’instrumentalisation de la tragédie de la Seconde Guerre mondiale par l’entité sioniste.
Vous remarquerez à la lecture de l’article que le sioniste local est bien entendu favorable à un État palestinien. Mais à vrai dire, les sionistes ont toujours été favorables à un tel État, au point qu’ils en ont trouvé quantité d’autres, en fait chaque pays membre de la Ligue arabe.
Et que le même sioniste explique tranquillement que la déclaration n’a rien à voir avec des événements actuels.
Si ce qu’il dit est vrai, à quoi sert donc cette déclaration ?
Les nationalistes de Beiras bloquent une déclaration contre l’holocauste juif
Les députés de l’AGE exigent la condamnation d’Israël qu’ils accusent de génocide.
Ils considèrent la déclaration comme disqualifiée parce que promue par un État « impérialiste ».
Le BNG a expulsé en 2007 une de ses adhérentes pour sa participation à l’Association Galice-Israël.
La déclaration a le soutien du Parti populaire [PP, au pouvoir en Espagne] et des socialistes [PSOE] galiciens.
Le parlement galicien ne condamnera pas l’holocauste juif. La déclaration, qui a été approuvée unanimement par beaucoup d’assemblées législatives dans les pays démocratiques, dont les Cortes Generales [parlement espagnol] et plusieurs assemblées de communautés autonomes, ne sera pas adoptée par les députés de Galice parce qu’il n’y a pas eu d’accord autour de la déclaration.
Parce que les députés d’ Alternativa Galega de Esquerdas (AGE, gauche galicienne), emmenés par Xosé Manuel Beiras et la coordonnatrice d’ Izquierda Unida [équivalent espagnol du Front de Gauche] Yolanda Diaz, ne veulent pas se faire l’écho d’une déclaration soutenue par l’État d’Israël et qui a, disent-ils, « des relents impérialistes ».
- Xose Manuel Beiras & Yolanda Diaz
D’après ce qu’ont dit à notre journal des sources internes au parti, « nous avons déjà condamné l’holocauste [juif] à plusieurs reprises et ils persistent à ne pas vouloir condamner les autres ». Les nationalistes de AGE soutiennent qu’Israël n’est pas un État démocratique et qu’il soumet le peuple palestinien à un génocide permanent. Ces mêmes sources ajoutent que les prisonniers Arabes sont torturés dans les prisons juives [sic, NdT] et que « personne ne dit rien ».
Pour modifier leur position, les parlementaires exigent l’ajout à la déclaration contre l’holocauste d’une condamnation de l’extermination du peuple kurde, du peuple arménien et du peuple palestinien.
La réaction des nationalistes de A Nova a surpris certaines associations galiciennes comme l’Association d’amitié Galice-Israël. Son président, qui est aussi militant du parti nationaliste Compromiso por Galicia, Pedro Gómez-Valadés, ne comprend pas la posture d’un « intellectuel » de la stature de Xosé Manuel Beiras, étant donné que « la déclaration se limite à une période historique déterminée et n’a pas de rapport avec ce qui se passe présentement ». Gómez-Valadés rappelle que « 4 000 Galiciens ont péri dans les camps d’extermination nazis et que cela mérite une condamnation ».
- Pedro Gomez Valades
Le président de l’ Association Galice-Israël, partisan de la création d’un État palestinien, se déclare surpris par l’attitude des nationalistes parce que « le Bloc nationaliste galicien [BNG] a appuyé la déclaration par le passé ». Il rappelle cependant que le « nationaliste que je suis a été expulsé du BNG quand je suis devenu membre de l’Association d’ Amitié Galice-Israël ». Selon son propre témoignage l’appartenance à cette organisation rendait impossible, du point de vue de ceux qui dirigent la formation frontiste, d’être un membre du bloc « en tant qu’impérialiste et sioniste ».
Parce que les nationalistes des gauche ne cachent pas leurs sentiments pro-palestiniens et leurs sympathies pour des leaders comme Hugo Chavez, Fidel Castro et d’autres pays non-alignés.
La déclaration, qui n’ira finalement pas plus loin, est expressément soutenue par le Parti populaire et les socialistes galiciens [PSOE] qui ont proposé d’ajouter un complément en faveur du peuple palestinien.