« Un seul coup violent a été porté de haut en bas » à la victime, selon une autopsie réalisée jeudi matin. Ce dernier a entraîné « la section de l’aorte et l’atteinte du poumon droit sur 14 cm » avec une « perforation du sternum ». Ce coup était « nécessairement fatal », a noté le procureur, « de sorte que les secours qui ont été portés avec le plus d’efficacité et de rigueur possibles ne pouvaient pas permettre de sauver la victime ». (...)
L’adolescent, qui souffre de « troubles dysorthographiques et dysgraphiques », a aussi admis « une forme d’animosité à l’égard de sa professeure ». Ses résultats en espagnol « n’étaient pas bons, contrairement aux autres enseignements », a ajouté le procureur. Il a également fait état de « faits de harcèlement dont il aurait été victime dans son précédent établissement, et qui l’avaient beaucoup affecté ». (France Info)
Voilà, faites votre opinion avec ça. Mercredi 21 février 2023, dans un lycée privé de Saint-Jean-de-Luz, un lycéen de 16 ans a poignardé sa prof d’espagnol, qui est décédée rapidement. Le tueur a déclaré être « possédé » et avoir « entendu des voix », mais sa défense s’est effondrée pendant la garde à vue : il a été déclaré pénalement responsable, donc responsable de meurtre avec préméditation. Comment s’étonner de ce fait divers ?
Mai 68 a ébranlé l’école publique française, c’est un fait. Mai 68, ce n’est pas une entité virtuelle, c’est une caste de gauchistes à la tête du ministère de l’Éducation nationale, le plus sensible de tous, puisqu’il est en charge de l’instruction de tous nos enfants, de leur formation ou de leur conformation mentale.
Soixante ans plus tard, après une multitude d’actes d’incivilités de racailles contre des enseignants totalement désarmés, au sens propre et au sens figuré, un prof d’histoire se fait décapiter par un Tchétchène de 19 ans, et une prof d’espagnol se fait poignarder à mort par un lycéen de 16 ans.
Les gouvernements successifs ne remettent pas en question ce modèle éducatif, qui préfère aujourd’hui, entre Belkacem et Ndiaye, enseigner la théorie du genre plutôt que les valeurs. L’école publique est à la fois dépassée et dévastée, et si le privé pouvait offrir plus de places, elle serait en prime désertée. Les faits divers graves vont logiquement s’enchaîner, car le niveau de violence moyen a augmenté : la radicalité – le haut de la pyramide – est fonction croissante de l’élargissement de la base.
Le profit a besoin de l’insécurité
À l’image du désossage de l’hôpital public qui arrange les affaires de la finance, qui table sur un soin de plus en plus privé, la violence en milieu scolaire va dans le sens du Système, qui veut refiler l’instruction au secteur privé (à ne pas confondre avec l’école privée). Curieusement, c’est Libé qui a fait le boulot :
Les fonds d’investissement adorent l’enseignement supérieur privé lucratif. Un peu comme les maisons de retraite.
L’un des gros groupes, c’est Galileo global education. Son nom n’est pas connu, mais les écoles qu’il rachète, si : Cour Florent, PSB, un morceau de l’EM Lyon…— Marie Piquemal (@mariepiquemal) February 13, 2023
Conclusion : tout ce qui peut fragiliser l’école publique profitera aux vautours néolibéraux. Les fermetures d’établissements sous le régime covidiste sont un premier pas vers la transition numérique, à savoir les cours à distance gérés par ces grosses entreprises, qui vont remplacer peu à peu notre bon vieux prof.
La mort de l’enseignante de Saint-Jean-de-Luz est donc le signe avant-coureur de la mort du corps des profs, qui sont encore 800 000 aujourd’hui, et qui sont beaucoup trop pour l’oligarchie (50 milliards sur le budget). Elle va donc le réduire à coups de cours en distanciel (un prof pour des centaines ou des milliers d’élèves) et de faits divers naturellement produits par la disparition de l’autorité, c’est-à-dire de l’État, dans les enceintes publiques.
Les écoles auront le même destin que les banlieues et les campagnes : sacrifiées par le Système.