Pour Jean-Michel Quatrepoint, la vente d’Alstom est un « scandale d’État ». Le journaliste et économiste révèle que le gouvernement a délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire.
Vendredi 19 décembre, dans un complet silence médiatique, les actionnaires d’Alstom ont approuvé à la quasi-unanimité le passage sous pavillon américain du pôle énergie du fleuron industriel. 70 % des activités d’Alstom sont donc vendues au conglomérat General Electric (GE). Que cela signifie-t-il concrètement ?
Le protocole d’accord approuvé par Emmanuel Macron en novembre et voté par l’assemblée générale d’Alstom, le 19 décembre, est proprement hallucinant ! tant il fait la part belle à General Electric et ne correspond pas à ce qui avait été négocié et présenté au printemps dernier.
Au-delà des éléments de langage des communicants et de la défense de Patrick Kron, il s’agit, bel et bien de la vente – oserais-je dire, pour un plat de lentilles – d’un des derniers et des plus beaux fleurons de l’industrie française à General Electric. [...]
Quelles sont les conséquences sur l’industrie française, notamment sur la filière nucléaire ?
On peut dire ce que l’on veut, mais c’est désormais le groupe américain qui décidera à qui et comment vendre ces turbines. C’est lui aussi qui aura le dernier mot sur la maintenance de nos centrales sur le sol français. La golden share que le gouvernement français aurait en matière de sécurité nucléaire n’est qu’un leurre. Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire…