Les députés grecs étaient invités à se prononcer aujourd’hui sur l’élection du président de la République.
Plus de 100 députés sur 300 ont rejeté la candidature de Stavros Dimas (photo ci-contre), ancien commissaire européen et membre du parti du Premier ministre Antonis Samaras, n’obtenant que 168 voix alors qu’il lui en aurait fallu au moins 200 pour l’emporter.
Après le vote, M. Samaras, politicien apatride, aux ordres de Bruxelles, a confié espérer « que nous éviterons un danger national » et exhorté les députés à « éviter l’aventure » dans « l’intérêt de la patrie ».
D’après la Constitution, un troisième et dernier tour doit être organisé lundi prochain, avec un recalcul de la majorité à atteindre : cette fois, de 180 députés sur 300.
Il est improbable, au regard des résultats obtenus aujourd’hui, d’éviter la dissolution du Parlement et la mise en place d’élections législatives fin janvier ou début février 2015 qui, d’après les récents sondages, verraient la victoire de Syriza, qui a prévenu qu’elle refuserait le chantage de la la troïka, à savoir poursuivre la politique d’austérité imposée au pays (Union européenne, BCE, FMI) contre l’octroi d’un prêt de 240 milliards d’euros.
Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza qui voit son parti se approcher jour après jour du pouvoir, et les marchés devenir nerveux à cette idée, a commenté cette nouvelle étape : « Ni l’Assemblée ni le peuple ne donneront carte blanche à M. Samaras pour continuer les mémorandums » (NDLR : programme de réformes imposés par ses créanciers à la Grèce depuis 2010). « Avec la nouvelle année, notre pays va tourner la page par un vote populaire fort en faveur de véritables négociations [sur le plan d’aide à la Grèce]. Soyons optimistes, ça marchera ! »