De violents heurts opposaient samedi après-midi à Nantes des manifestants hostiles au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes aux forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.
La manifestation rassemblant des milliers de personnes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a dégénéré samedi après-midi dans le centre-ville de Nantes, théâtre d’affrontements entre plusieurs centaines d’opposants radicaux et les forces de l’ordre.
Les incidents ont fait quatre blessés parmi les forces de l’ordre qui ont interpellé une personne, selon le dernier bilan de la préfecture de Loire-Atlantique.
"La fête est gâchée, les organisateurs sont débordés par la frange radicale sur laquelle ils s’appuient depuis le début de ce mouvement", a indiqué la préfecture, qui n’a pas donné d’évaluation du nombre de manifestants.
"C’est plusieurs dizaines de milliers", a assuré Julien Durand, porte-parole de l’Acipa, la principale organisation d’opposants au projet d’aéroport, tout en refusant de donner un chiffre précis. Selon lui, la participation est équivalente aux précédents grands rassemblements, comme celui de novembre 2012 qui avait compté selon les organisateurs 40 000 personnes (13 000 selon la police).
En différents endroits du parcours de la manifestation, des participants ont tiré des projectiles - bouteilles, canettes, billes d’acier, fusées de détresse - en direction des forces de l’ordre qui ont chargé à plusieurs reprises.
En fin d’après-midi, le centre-ville de Nantes affichait des scènes de dévastation. Les casseurs ont saccagé un poste de police, une agence du groupe Vinci (concessionnaire du projet d’aéroport), mais ont aussi brisé plusieurs vitrines de magasins, celles d’une agence des transports nantais ou encore d’une agence Nouvelles Frontières.
Au moins deux engins de chantier mais aussi une barricade ont aussi été incendiés. Des objets ont été lancés sur les caténaires SNCF afin de bloquer la circulation des trains, a-t-on indiqué de sources policières.
Quant aux forces de l’ordre, elles ont fait usage d’une grande quantité de grenades lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canons à eau. Des manifestants s’éloignaient aveuglés par les gaz lacrymogènes tandis que plusieurs centaines d’autres continuaient à faire face aux forces de l’ordre, renvoyant de nouveaux projectiles : bouteilles, ou même les propres grenades des forces de l’ordre.
"Peu importe ce que dira la préfecture, pour vous tous et toutes c’est un grand succès", a assuré à l’issue de la manifestation Julien Durand.