Selon le Wall Street Journal, l’armée israélienne fournirait de manière confidentielle de l’aide humanitaire et financière à plusieurs groupes de rebelles syriens installés dans le Golan, notamment afin de permettre aux combattants de s’armer.
Une enquête du Wall Street Journal révèle qu’Israël fournit de l’aide à plusieurs groupes de rebelles syriens, dans la région frontalière du plateau du Golan, occupé depuis 1967 par Israël. Citant des membres de ces groupes de combattants ainsi que des responsables israéliens informés des contours de cette aide très discrète, le journal affirme qu’Israël finance la lutte de ces derniers contre Bachar el-Assad.
Selon les journalistes, Israël a ainsi mis sur pied une unité dédiée à cette mission en 2016. Son objectif serait de coordonner le transfert d’argent et de matériel humanitaire permettant à ces groupes rebelles de rémunérer leurs soldats, d’acheter des armes et des munitions, ainsi que de se soigner. Certains groupes percevraient ainsi 5 000 dollars mensuels pour régler ces dépenses de fonctionnement nécessaires à la poursuite de leurs activités.
Décrit comme un « engagement secret », le déploiement de cette stratégie s’inscrit dans la ligne de la politique étrangère israélienne dans la région, marquée par une défiance vis à vis de l’Iran, allié du gouvernement syrien, et un conflit ouvert contre le Hezbollah, qui combat lui aussi l’État islamique aux côtés des troupes de Bachar el-Assad et de ses alliés.
« Israël nous apporte une aide héroïque », s’enthousiasme un représentant du groupe Fursan al-Joulan (également connu sous le nom de Moatasem al-Golani, (les Chevaliers du Golan) et qui compte près de 400 combattants), selon des propos rapportés par le Wall Street Journal. « Nous n’aurions jamais survécu sans Israël », estime-t-il. Selon Liwaa Ousoud al-Rahman, combattant au sein d’une autre organisation, « la plupart des gens veulent coopérer avec Israël » parmi les groupes rebelles.
De fait, la coopération entre Israël et ces combattants opposés au gouvernement syrien aurait débuté en 2013, selon Abou Souhayb, pseudonyme d’un des représentants de ces groupes rebelles. D’abord limitée à l’aide humanitaire, l’action d’Israël se serait ensuite étendue à un soutien financier, avant de susciter l’intérêt d’autres formations, qui se sont à leur tour, tournées vers l’État voisin.
En réponse à ces révélations, l’armée israélienne a réagi. Sans démentir ni confirmer, un porte parole de Tsahal a déclaré au Times of Israel qu’Israël était « engagé dans une opération de sécurisation de ses frontières », avec pour but la neutralisation d’éventuelles cellules terroristes dans cette zone. « Par ailleurs, nous fournissons de l’aide humanitaire aux Syriens qui vivent dans la région », a-t-il ajouté.