« L’an dernier, l’aviation chinoise a fait 380 incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (« Adiz », selon son acronyme en anglais) de Taïwan. Une « Adiz » est un espace aérien dans lequel un État souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale. Selon le ministère taïwanais de la Défense, treize avions chinois – huit bombardiers et cinq chasseurs – y ont pénétré samedi, un nombre particulièrement important. Les appareils sont toutefois passés à plus de 200 km des côtes de Taïwan. Toujours selon le ministère taïwanais de la Défense, la Chine a également envoyé dimanche quinze nouveaux avions – trois bombardiers et douze chasseurs dans le même secteur. »
Pour comprendre le contentieux politico-militaro-commercial entre la Chine et Taïwan, une leçon de géographie s’impose. Si l’émission de géopolitique Le Dessous des cartes sur Arte n’est plus aussi impartiale qu’avant, il reste quelques faits indiscutables qui éclairent un peu la situation.
Pour soutenir leur allié de Chine nationaliste, les Américains ont envoyé le groupe aéronaval conduit par l’USS Theodore Roosevelt, dont voici le clip.
Les États-Unis ont assuré que leur soutien à Taïwan restait « solide comme un roc » malgré les « tentatives d’intimidation » de Pékin, dont plusieurs avions ont à nouveau pénétré dimanche 24 janvier dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île.
Ces déclarations sont les premières concernant Taïwan depuis l’entrée en fonction du président américain Joe Biden. Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a indiqué samedi dans un communiqué « noter avec inquiétude la tendance actuelle de la RPC (République populaire de Chine) à intimider ses voisins, dont Taïwan », et « presse Pékin de cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques sur Taïwan ».
La Chine continentale, dirigée par le Parti communiste, et Taïwan, refuge de l’armée nationaliste à l’issue de la guerre civile chinoise en 1949, sont administrées depuis plus de 70 ans par deux régimes différents. L’île compte 23 millions d’habitants, qui jouissent d’un système démocratique. Mais Pékin la considère comme une province chinoise et menace de la reprendre par la force en cas de proclamation formelle d’indépendance ou d’intervention étrangère. Malgré ses liens diplomatiques avec Pékin, Washington reste le plus important soutien militaire de Taïpei. La Chine, opposée à tout lien officiel entre des pays étrangers et l’île, essaye d’isoler les autorités taïwanaises diplomatiquement.
L’ex-président américain Donald Trump avait renforcé les contacts avec Taïpei durant son bras de fer diplomatique et commercial avec la Chine. Cette dernière a plaidé pour un nouveau départ dans les relations bilatérales sous la présidence Biden, appelant jeudi les États-Unis à « traiter les problèmes concernant Taïwan de façon précautionneuse ». Mais le nouveau président américain devrait rester sur une ligne dure, car la protection de Taïwan est un sujet consensuel aux États-Unis.
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