La décision de Washington de vendre à Taïwan pour 1,8 milliard de dollars d’armes, dont deux frégates, a suscité la vive réaction immédiate de Pékin, qui a convoqué le chargé d’affaires américain et évoqué des « sanctions » en retour.
Sans surprise, un vice-ministre chinois des Affaires étrangères a exprimé « les protestations solennelles » de Pékin et affirmé que la Chine « prendrait les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts nationaux, y compris des sanctions contre les groupes impliqués dans la vente d’armes », selon un communiqué officiel jeudi.
Le vice-ministre chinois Zhang Zeguang a réitéré à Mme Kaye Lee, la diplomate américaine chargée d’affaires en l’absence de l’ambassadeur, la position traditionnelle de Pékin selon laquelle « Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois ». Le contrat américain intervient dans un contexte de fortes tensions en mer de Chine, Pékin soulevant l’ire de ses voisins en revendiquant sa souveraineté sur la quasi-totalité de cette mer.
« L’administration a notifié au Congrès aujourd’hui la vente d’un ensemble d’armes défensives à Taïwan pour 1,83 milliard de dollars », a annoncé mercredi le département d’État dans un communiqué.
Cette requête, en vue d’un très probable feu vert sous 30 jours du Congrès républicain, comprend deux « frégates de type Perry, des missiles antichars, des véhicules amphibie » ainsi que divers systèmes électroniques de guidage et des « missiles sol-air Stinger ».
Les États-Unis s’alarment depuis des mois des ambitions territoriales maritimes de Pékin en mer de Chine orientale et méridionale, cette dernière faisant l’objet d’importants travaux de « militarisation » selon Washington.
Ces ventes « attentent gravement » aux lois internationales, aux principes régissant les relations entre la Chine et les États-Unis et « à la souveraineté de la Chine et à ses intérêts en matière de sécurité », selon le communiqué chinois.
Le vice-ministre chinois a prié Washington de renoncer à cette vente et de cesser tout contact militaire avec Taïwan.