La ville rose a eu l’immense honneur d’accueillir en ce week-end de fin novembre son lot de francs-maçons. De vendredi à dimanche se sont succédés quelques-uns des plus grands truellistes français. Sans la moindre discrétion, et avec la complicité des pouvoirs publics locaux.
Vendredi s’est tenue une soirée en l’honneur de Fred Zeller, infatigable zélote de la cause au tablier. Du beau monde pour cette soirée : l’ancien chef syndicaliste de Force ouvrière Marc Blondel, maçon au Grand Orient depuis 1961 et qui fut initié par Fred Zeller en personne. Il coule aujourd’hui une retraite dorée en tant que président d’un obscur groupe de réflexion « La Libre Pensée ». Une sorte de sous-marin trotskiste franc-maçon ayant des ramifications un peu partout en France [1]. Étaient également présents : Patrick Kessel (journaliste et ancien grand maître), Denis Lefebvre (journaliste) et Jean-Jacques Marie (historien).
Rappelons que la conférence et l’exposition se sont déroulées dans un lieu public appartenant à la mairie de Toulouse. Le 38 rue d’Aubuisson est en effet connu pour être le repaire des minorités de toutes sortes. Appelé Espace des diversités et de la laïcité, ce lieu de débauche intellectuelle héberge aussi le Centre LGBT.
Moins confidentiel, samedi et dimanche s’est tenu le troisième Salon du livre et de la culture maçonnique organisé par l’Institut toulousain des études maçonniques [2], sorte de biennale franc-maçonne locale. Ce rendez-vous incontournable des initiés de la voûte étoilée mêle conférences, stands de recrutement et découverte de la culture maçonne (livres, objets). Tout était ainsi mis en œuvre pour éveiller le badaud et le guider vers la Lumière. Parmi les grands noms annoncés : le médecin généticien Axel Kahn, Jean-Jacques Rouch, ancien journaliste à La Dépêche du Midi et membre du CESER, l’ancien journaliste au Parisien Éric Giacometti, l’auteur de romans policiers Jacques Ravenne, les historiens André Combes, Jacky Béna et Didier Foucault [3], l’avocat Jean-Michel Ducomte [4], l’ancien doyen de la fac du Mirail Rémi Pech ; le patron de la loge Opéra Jean-Marc Pétillot ; Pierre Tournemire, haut fonctionnaire de la Ligue de l’enseignement.
Cet événement s’est également tenu dans un lieu public : la Médiathèque de Toulouse. Tout ce beau monde a bénéficié de la complicité des édiles locaux qui, en plus de fournir des salles et de tolérer leur prosélytisme, les ont subventionnés. Ce n’est pas la première fois que l’ITEM se fait parrainer de la sorte. Pour sa deuxième édition en 2011 : accès à la Médiathèque et 1500 euros ; pour le premier salon en 2009 : accès à l’espace municipal Duranti et 1500 euros [5].
Notons que les pouvoirs publics ne se cachent même plus pour sponsoriser de tels événements, puisque le logo de la mairie figure sur les affiches. Et les affiches du Salon du livre décorent une grande partie de la ville. Un camarade a même aperçu des affiches dans la bibliothèque universitaire de la faculté du Mirail. Les francs-maçons voudraient-ils à tout prix rajeunir leur public ?
El topo pour E&R Midi-Pyrénées
Devant le rond-point de Blagnac (banlieue de Toulouse), Pierre Dortiguier rappelle ce qu’est la franc-maçonnerie (avril 2011) :