La situation catastrophique de l’Ukraine n’est pas contestable. Ceci dit, la Russie n’a rien fait pour empêcher le Maïdan, alors que ses services étaient parfaitement au courant de ce qui se tramait dans leur arrière-cour qu’ils savaient menacer par l’Empire. Les Etats-Unis ont pu impunément orchestré un coup d’Etat, sans que la Russie ne réagisse, alors même que la population était largement favorable au "parti des régions". De là à conclure que ce nouveau foyer de chaos arrangeait bien tout le monde, il n’y a qu’un pas. Car la Russie en a profité pour réorganiser de fond en comble son complexe militaro-industriel, dont les fournisseurs en Ukraine ont brusquement mis l’embargo sur les distributions d’équipement militaire à destination de la Russie. Les principale usines de production d’armement ont longtemps été basées en Ukraine, tout comme les centres de R&D, notamment dans le spatial et l’aéronautique, du temps de l’Union soviétique. Du coup la Russie a du revoir complètement ses chaînes de production, en créant de toute pièce des nouveaux centres intégrés dans un complexe militaro-industriel faisant appel aux dernières techniques en matière de conception des nouvelles générations d’armes. Cela se vérifie aussi bien dans l’aviation, que dans les missiles tactiques ou stratégiques ou encore les chars avec la sortie de nouveaux véhicules faisant appel aux dernières innovations en matière de conduite de tir, blindage, munitions intelligentes, motorisation, etc. Dans le même contexte, la Russie a reconfiguré son secteur agro-alimentaire en modernisant l’agriculture extensive qui est devenue la première mondiale dans les céréales. On pourrait aussi citer l’énergie et les transports avec la construction de nouvelles voies d’acheminement destinées à contourner l’Ukraine, malgré le coût souvent prohibitif d’infrastructures redondantes. Toutes ces transformations ont été réalisées en quelques années seulement, grâce au trésor de guerre des belles années des hydrocarbures et aux points d’accès aux marchés financiers que les banques russes ont conservé de manière à spéculer contre la baisse des marchés spot des principales exportations russes. Ainsi le chaos reste un moyen privilégié de brusquer des changements qui autrement auraient pris beaucoup plus temps à réaliser, pour le plus grand bonheur des super Etats menant la danse du Nouvel Ordre Mondial revu et corrigé 2.0.
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