Sans devenir le maître-chanteur mondial de l’approvisionnement en gaz, la Russie aurait tout intérêt à occuper en permanence l’Ukraine, si elle ne veut pas que cette dernière redevienne une arrière-base militaire et bactériologique américaine. Si Vladimir Poutine nous entend, la fin tactique des opérations militaires russes devra nécessairement coïncider avec la constitution d’une zone d’occupation élargie du territoire ukrainien, sinon les USA et leurs missiles dirigés vers le Kremlin occuperont la place laissée vacante.
Une partition imminente de l’Ukraine en deux zones s’épiant en chiens de faïence, l’une otanesque et l’autre russe, serait la meilleure garantie sécuritaire pour la Russie. À la place de Poutine, je ne déserterais pas ce théâtre d’opérations, en comptant sur la bonne foi atlantiste à appliquer le futur traité de paix. Ils signeront mais ne respecteront jamais la base contractuelle. Par conséquent, la Russie doit envisager une politique incitative de repeuplement russe pérenne des territoires russophones de l’Ukraine, au moyen de cadeaux fiscaux et pénales, du style "Serguei, tu ne veux pas faire 2 ans de prison en Sibérie ? On t’installe en Ukraine et tu t’engages à y pondre 3 gosses."
Il existe un précédent historique à cette politique de peuplement pénitentiaire : en 30 ans, l’Australie devenait blanche et une extension du domaine britannique. Que Poutine s’en inspire, s’il ne veut plus avoir de missiles sous sa fenêtre. Il est le maître du jeu et ne doit pas se priver de recartographier cette zone instable à son avantage.