Modus operandi : on prend un pâté de la chronique de Riton-la-War dans Le Figaro et on traduit en bon français la prose du national-sioniste de choc. Les lecteurs d’E&R auront remarqué une chose : la mauvaise analyse d’un événement éloigne des médias et des oreilles. Si on entend moins Zemmour depuis le début de la révolte jaune ce n’est pas parce qu’il se cache, mais parce que son discours est moins explicatif. Et décalé à dessein.
On a viré les guillemets que la presse bourgeoise accole aux Gilets jaunes comme des pincettes, la peur d’une contamination par la misère sans doute.
Chaque semaine, les manifestations de gilets jaunes rappellent à ceux qui l’avaient oublié que la France a toujours été un pays violent, un pays de haines mal recuites, d’affrontements brutaux, de luttes des classes, de guerres de religions et de guerres civiles.
Ça commence bien, une affirmation bien gratuite ! L’histoire de chaque pays est jalonnée de violences, mais dans le genre, le pire c’est peut-être Israël, qui est en guerre depuis le début avec tous ses voisins, et indirectement avec le monde entier.
Des blessures à la tête, des gens éborgnés, des mains arrachées. À chaque semaine, son nouvel acte de manifestations de gilets jaunes. À chaque semaine, son nouveau lot de heurts, de violences, de blessures graves. Les gilets jaunes se plaignent des brutalités policières. Les policiers se plaignent de la violence des manifestants. Dialogue de sourds. Les deux camps n’ont pas tort. Depuis novembre, il y a eu, dans les rangs de la police, plus de mille blessés. Mais on n’avait jamais vu depuis Mai 68 les forces de police aller ainsi au contact des manifestants, les viser à tir tendu, à face d’homme et à courte distance ; jamais on n’avait vu charger la police à cheval, jamais on n’avait vu des blindés se mettre en branle, jamais on n’avait vu les effectifs de la BAC se déployer et attaquer. Depuis la mort de Malik Oussekine, en 1986, la police française s’enorgueillissait de ses méthodes pacifiques, qui évitaient le contact, et donc les risques de blessures ou de morts, ce que ne faisaient pas ses homologues anglo-saxonnes.
Bon là y a rien à dire, c’est factuel, à ceci près que les Gilets jaunes ne sont pas violents à l’origine, ils sont provoqués à dessein par les forces de l’ordre et débordés récemment par les antifas ou les black blocs, ces auxiliaires de police qui ne disent pas leur nom. Ce sont les autorités politiques qui ont décidé de violentiser le mouvement afin de le discréditer aux yeux de la majorité des Français. Une ingénierie qui a échoué : les Français, malgré les mensonges de la presse, soutiennent toujours les contestataires. Ils sentent que ce sera peut-être leur tour un jour de connaître le déclassement !
Mais c’était avant. Avant le 1er décembre. Avant le saccage de l’Arc de triomphe retransmis par les télévisions du monde entier. Une humiliation nationale qui a été lavée par un changement de doctrine policière. Désormais, le temps du contact est revenu. Et le temps des dégâts aussi. D’où cette impression d’inédit, de deux poids deux mesures. D’abord, ce ne sont pas des gilets jaunes qui ont saccagé l’Arc de triomphe, mais des bandes de pillards venus de banlieue. Et puis on se souvient justement des émeutes de banlieue de 2005. Alors, aucune manifestation n’était déclarée (!) et pourtant les émeutiers ne furent jamais inquiétés. C’était le temps de l’ancienne doctrine. Celle du refus de tout contact. Une doctrine qui est toujours d’actualité dans les banlieues, lorsque les forces de police sont accueillies à coups de boulons, molestées, quand leurs voitures ne sont pas brûlées, y compris avec des hommes à l’intérieur.
On sent que Zemmour veut déporter la colère des flics vers les banlieues, là où ils auraient dû légitimement réprimer. Oui mais ça, à l’époque, c’était pas possible. On rappelle le raisonnement : virage libéral et trahison du socialisme français en 1983, perte de la base électorale ouvrière qu’il fallut remplacer par le vote immigré, donc impunité totale des lascars dans les cités, achat massif de votes, deal de la paix civile pour que le PS survive. Drogue, fric et petits calculs électoraux ont paralysé le bras armé du pouvoir dans les banlieues. Avec le duo Pasqua-Pandraud, tout ceci ne serait pas arrivé.
Mais justement, il y a eu la bavure Oussekine, qui a permis au PS de laver son honneur perdu dans le sang d’un innocent, et de condamner à jamais la droite répressive. La suite a été une longue catastrophe sociale, sociétale, économique et politique. Les banlieues ne seront pas sauvées de la misère pour autant, et la radicalisation islamique poindra naturellement son nez, avec l’assentiment des sionistes aux commandes. Oui, ça paraît paradoxal mais les ingénieries du pouvoir profond sont perverses : en maintenant les banlieues dans leur misère, on les radicalisait et on entretenait un vivier de boucs émissaires à la crise.
On n’est pas là en train de faire l’analyse inverse de Le Pen, mais de montrer comment l’atlanto-sionisme a manipulé les mouvements sociaux, par exemple lors des émeutes de 2005. Le même schéma est utilisé en Israël vis-à-vis du camp de concentration à ciel ouvert de Gaza. En entretenant un foyer de radicalisme, provoqué par un écrasement économique, on permet à un pouvoir violent de se maintenir, et de maintenir le reste de la population dans la peur. La racaillisation – ou radicalisation – des banlieues a permis à la bourgeoisie française de conserver le pouvoir, le socialisme ayant échoué à le lui reprendre. Voilà pourquoi les stars – et le président de la République en exercice ! – défendent la racaille Théo et pas la jeune Française éborgnée.
Jamais le ministre de l’Intérieur ne donna alors l’ordre aux forces de police de charger – bien au contraire ; jamais non plus les ministres, les députés de la majorité ne se permirent de lancer des insultes et d’accabler les banlieues du mépris dont elles abreuvent les gilets jaunes. Déjà, lors de la manifestation de 2013 de la Manif pour tous, on avait remarqué que les ordres donnés aux policiers étaient moins tendres. Mais le pacifisme des manifestants avait alors évité le pire.
La démonstration finale de Zemmour est destinée à montrer aux flics que les vrais méchants sont les banlieusards, pas les franchouillards. Pourtant, et les banlieues et la France périphérique sont dans le même sac, un sac destiné à la poubelle sociale. Les petits Blancs sont désormais rattrapés par la voiture-balais du libéralisme, celle qui a déjà marginalisé une dizaine de millions de Français par le chômage de masse et la précarité. Pas de démocratie pour les adversaires de la démocratie ! Ce que les Gilets jaunes pressentent, c’est une mise à l’écart définitive de la démocratie française. D’ailleurs, en leur cognant dessus par FDO interposée, le pouvoir envoie un message clair : vous n’êtes plus des citoyens, vous êtes des Hilotes, des esclaves, des déchets inutiles. Et on vous traite comme tels.
En banlieue, la passivité des forces de l’ordre a été interprétée comme de la faiblesse ; le rapport de force a changé d’âme ; la peur a changé de camp. On comprend que les policiers ne veuillent pas revivre ça. Mais pourquoi se venger sur les gilets jaunes ? Cette violence, cette fureur, cette colère, venues de toutes parts, rappellent à ceux qui l’avaient oublié que la France a toujours été un pays violent, un pays de haines mal recuites, d’affrontements brutaux, de luttes des classes, de guerres de religions et de guerres civiles. La France est ce pays où les Français passent beaucoup de temps à ne pas s’aimer et même à se détester les uns les autres. Et ce temps semble bel et bien revenu.
Mensonge : le mouvement des Gilets jaunes est justement le grand retour de l’Amour de la France, le cœur de ce pays qui se remet à battre depuis qu’il a compris que les choses étaient en train de mal tourner, et ce sursaut est national et social. Nous ne sommes pas en train de vivre cette guerre bas contre bas que Zemmour appelle de ses vœux, mais une guerre haut contre bas et bas contre haut d’un bas qui n’en peut plus de la trahison, de la corruption et du mensonge oligarchiques. Ce sont les médias aux ordres des lobbies qui depuis Mai 68 ont asséné aux Français des raisons de ne pas s’aimer (racisme, antisémitisme, féminisme, colonisation).
Aujourd’hui, ce mensonge s’écroule. Ce grand chien endormi qu’était la France se respecte à nouveau, se lève et s’ébroue pour se débarrasser de ses parasites. C’est une image, bien sûr. Le dresseur a beau taper sur le grand chien, tous les coups reçus seront rendus. C’est la loi de l’action-réaction.