Francis Cousin : Critique de la société de l’indistinction
16 février 2012 14:11, par Faye
L’émission est de qualité et il est agréable d’écouter l’érudition des intervenants. M Cousin fait preuve des exceptionnelles qualités analytiques et méthodologiques des marxistes. Je vois là également sa principale limite. "Le capital" de Marx comme bible et comme outil méthodologique ultime. Voilà une approche positiviste, scientifique et désincarnée de la réalité.
D’où vient la sympathie des marxistes pour le peuple et pour la classe ouvrière ? Est-ce la défense mécanique et instinctive de la classe dont on est issu, ce qui suppose un renversement de perspective dans le cas où on appartiendrai à une autre classe ?
Personnellement je trouve que le positivisme marxiste est l’autre visage de la déshumanisation marchande du monde. Le marxisme nie la transcendance et l’essence intrinsèquement spirituelle de l’univers. Le traditionnalisme ou plutôt ce que M Cousin appelle dédaigneusement l’immobilisme des sociétés africaines et orientales situe l’homme en harmonie avec toutes les formes de vie. Il admet l’immortalité de l’âme et la contingence de nos incarnations présentes. C’est en cela que la forme de gouvernance basée sur les castes Prêtre, Roi, Guerrier, Marchand, Paysan est pertinente de tout temps. C’est la doctrine de l’Unicité de l’Ame du monde qui se morcelle, s’agrège et se gouverne elle même.
M Cousin a raison de dire que la révolte n’est pas l’apanage des peuples africains et orientaux, seulement ce qu’il oublie c’est que la révolte vient sanctionner un échec civilisationnel et qu’elle ne constitue aucunement un progrès.