Le ralliement de l’Église
26 juin 2012 17:16, par trololo
2) Sur le plan religieux, la tendance centrale de la Révolution française est déiste : elle reconnait l’existence d’un être suprême, créateur du monde, mais observateur passif de son mouvement (réglé par des lois scientifiques) et des actions des hommes (réglés par l’universelle raison).
La véritable image de Dieu de 1789 n’est pas à rechercher dans un au-delà quelconque mais sur terre, au cœur de l’homme lui-même. L’idéologie révolutionnaire impose une divinisation de l’homme, dont le culte de la raison – individuelle et universelle – n’est qu’un aspect. Elle fragmente entre tous les hommes le divin plus qu’elle ne le supprime. C’est ce qu’a si bien exprimé Edgar Quinet, en 1845, dans son cours sur le christianisme et la révolution française : « après dix-huit siècles, l’homme commence enfin à déclarer que Dieu est descendu dans l’homme ; et cette conscience réfléchie de la présence de l’esprit divin créé un nouveau code des droits et des devoirs. La révolution, dès l’origine, promet d’être religieuse et universelle ; d’où cette première conséquence que son esprit repousse tout ce qui peut diminuer la dignité intérieure du genre humain. »