Gustave Le Bon a très bien analysé son époque et il s’agit d’un très grand penseur, mais je ne trouve pas que cela corresponde à la nôtre.

Les phénomène de foule, de masse n’existent plus en temps que tel. Aujourd’hui nous nous identifions de plus en plus à une identité, une communauté distincte et facilement descriptible. Il en existe plusieurs type en général définis par ce que nous sommes extérieurement ; les jeunes, les vieux, les immigrés, les femmes, les fonctionnaires, les salariés, etc, etc, etc... Chacune s’invente des codes vestimentaires, comportementales, linguistiques, etc... Les phénomènes de foules typique des années 20 ou 30 sont quand à eux caractérisée par une masse uniforme, dont rien ne se distingue clairement. On y trouve des femmes, des hommes, des jeunes ou vieux, mais mélangés, sans distinction comportementale ou vestimentaire ; il n’y a pas d’"identité" clairement définissable à cette masse sans visage.

Aujourd’hui c’est radicalement l’inverse, TOUT a un visage, un style, un masque immédiatement identifiable : par exemple la gay pride se distingue très facilement d’une manif de la CGT, qui se distingue aisément d’une foule d’un concert de rock, etc (à la fois dans ces codes, que dans sa population). On peut me rétorquer que nous avons subis une propagande pour arriver à cette sectorisation marchande (et je suis plutôt d’accord), mais visiblement celle ci a bien fonctionné.
Les phénomène de masse, dont on serait bien en peine de trouver une identité clairement définie n’existe plus. Il me semble que c’est justement de phénomène de masse sans visage qui fait peur au pouvoir, car à l’heure de la communication, on serait bien en peine de trouver un logiciel, un message communicant, puisque la cible n’est pas aisément identifiable. A l’inverse, notre société, clairement sectorisé en petite parcelle "identitaire" permet à nos politique, médias, agents de com’ de facilement trouver un discours qui s’adaptera selon le public.

Quand pensez vous ?