Moi qui suis en prépa, je vous assure que les choses sont plus complexes.
Le journaliste semble ne pas comprendre que, si les sujets comportent des sous-entendus, c’est justement qu’il s’agit de les discuter.
Il est assurément impossible pour un candidat de s’en tirer en défendant avec conviction les thèses de Marx, Proudhon ou Sorel. Mais il est tout aussi improbable qu’il brille en faisant l’apologie du néolibéralisme.
Ce qui est toujours attendu, c’est le mi-figue mi-raisin car les jurys se composent des deux tendances post-soixante-huitardes : tendance libérale, et tendance gauchiste humanitaire - qui se complètent parfaitement d’ailleurs.
L’objectif est une espèce de compromis à la sauce médiatique. L’espace de "liberté", pour le candidat, va des Echos à Alternatives économiques. La ligne du Monde Diplomatique étant l’extrême frontière.
Alors oui, il y a un cadre, mais il est assez large pour faire croire à l’étudiant qu’il est libre penseur. Ce qui est une forme de pouvoir beaucoup plus subtile.
Encore un journaliste qui croit qu’il s’attaque au système alors que sa critique malhabile finit par renforcer l’ordre établi.