J’avais lu, il y a quelques années déjà, le livre de Cherif Delay "Debout", si je me rappelle bien. A l’époque, les médias et les politiques s’ acharnaient sur le juge Burgueau, et je ne savais de cette histoire que ce que ces gens là répétaient en boucle, à savoir : c’est une atroce erreur judiciaire, des innocents ont été mis en prison car des enfants mythomanes les ont accusés de viols et même... de meurtres ! A la lecture de son livre, j’ai tout de suite été prise d’un doute. Même sans rentrer dans le détail du procès, il décrivait à qui voulait -enfin l’entendre- son écoeurement face à la justice, sa vie ratée dès le début, le cynisme ahurissant de certains "travailleurs sociaux". Mis dehors du foyer le jour de ses 18 ans, avec son balochon, il racontait sans fard son errance. Toujours lucide, il rendait hommage à quelques individus croisés, qui l’ont aidé. Une chose apparaissait au fil des pages : sa fierté. Fierté d’être encore vivant ! Fierté de n’avoir pas vendu son âme au diable ! Fierté d’avoir -enfin- repris son prénom de naissance : Cherif, et non Kévin, prénom changé par son beau-père tortionnaire car, si je me souviens, l’autre faisait trop bougnoule ! Fierté enfin d’être adulte, tant l’enfance pour lui était un cauchemard ! Tout cela m’a fait comprendre que les dès étaient pipés, comme l’affaire Dutrous, l’affaire Emile Louis, l’affaire Fourniret etc... J’ai pris conscience qu’une partie de la magistrature, le pouvoir politique et le pouvoir médiatique couvre toute affaire de pédophilie
de réseau. Grâce à Jacques Thomet, qui en apporte la preuve, nous ne pourrons plus dire : "nous ne savions pas". Merci à eux.