Monsieur le professeur,
Tout d’abord, saluer votre article qui me paraît être une interessante étude sociologique. Du moins nous sommes d’accord sur le fait qu’effectivement, au sein de l’immigration espagnole, il n’y avait pas une grande harmonie. Ce qui comme vous le remarquez, relève du fossé riches/pauvres, instruits/non instruits, émigrés politiques /économiques...Et bien, il est clair que l’on ne conçoit pas de la même façon la participation à la vie de la cité si l’on est issus de milieux différents.
Issu, comme vous (je crois), de l’immigration économique des années 60/70 et ayant plusieurs membres de ma famille qui ont aussi vécu cette aventure douloureuse de l’immigration (ceux-là retournés au pays au bout de quelques années), je comprends bien votre point de vue.
Même si, quand vous dites "Ils vivaient dans des bidonvilles, étaient analphabètes et vivaient souvent du vol et de la contrebande. Beaucoup d’entre eux étaient des Gitans ou des paysans indigents."...Je vous trouve caricatural. Je ne nie pas, car l’immigration c’est aussi souvent la survie, mais cette phrase doit être nuancée. Effectivement, dans l’immigration économique, la plupart étaient analphabètes, ou des paysans indigents, mais dire qu’ils vivaient du vol ou de la contrebande...Vous y allez ! Sur les gitans...Je ne suis pas non plus convaincu..
Enfin, le fait es que je connais le milieu de l’immigration économique espagnole, et issu de celui-ci j’aimerais vous faire remarquer que nous ne sommes pas tous devenus maçons ou vendeuses de vêtements.
Mon sentiment est plutôt que nos parents, s’acharnant au travail pour se hisser vers le haut et donner à leurs enfants la possibilité d’études supérieures, ont aussi contribué au développement de la France.
Je passe sur les "assimilation", "intégration", ça m’enmerde (pardon) et nous en avons tous bouffé à cause de SOS racisme.
Quand vous dites que "nous" aussi nous avons eu des difficultés à participer et à progresser socialement dans la vie française, je suis d’accord avec vous. Moi même je vous écrit depuis l’Espagne où je vis depuis 12 ans.
Ce qui d’ailleurs confirme votre théorie, si j’ai bien compris : "intégration" n’est pas en rapport avec l’origine ethnique de chacun, mais bien le résultat de la confrontation des strates sociales. Mon père, arrivé à 17 ans à Hendaye pour le contrôle médical d’entrée sur le territoire, avec à peine des bribes d’éducation...N’a rien à voir avec Arrabal, ou Semprun...