Madame Sigaut,
Je suis enseignant et lecteur du site de Monsieur Soral. Comme quoi...
Je pense que vous tenez des propos outranciers et insultants. Les enseignants sont donc des pervers sodomites apologues de l’homosexualité et de la violence ? Des Jean-Foutre qui n’enseignent rien aux enfants ? Qui les laissent mourir dans les cours de récréation ?
Vous nous insultez Madame.
Quand je vous lis, je comprends mieux comment nous sommes devenus le réceptacle de toutes les frustrations d’une société qui va très mal et en rejette la responsabilité sur l’école. Nous ne sommes pas responsables de la télé poubelle devant laquelle vos enfants sont assis plusieurs heures par jour. Nous ne sommes pas responsables de la médiocrité des sites internet qu’ils visitent, des jeux vidéos détestables avec lesquels ils jouent, de la démission des parents qui nous demandent d’éduquer leur progéniture à leur place. Nous ne sommes pas responsables des politiques, de droite comme de gauche, qui nous fragilisent depuis des décennies à coup de réformes incessantes et de "pédagogisme" post soixante-huitard élaboré par des spécialistes qui n’ont pas vu un élève depuis des décennies, quand ils en ont vu un une seule fois dans leur vie d’ailleurs. Nous ne sommes pas responsables de ces ministres qui veulent tous laisser leur crotte et nous empêchent de travailler sereinement.
Alors, au lieu de tirer sur l’ambulance et de permettre à tous ces gens qui commentent ici de déverser le fiel de leur impuissance ou de leurs échecs personnels ou de leur ressentiment d’ex cancres, soutenez-nous donc un peu et cessez de nous cracher dessus.
Venez donc dans une salle des profs pour écouter ce qui s’y dit. Venez entendre notre désarroi face à cette vindicte dont vous êtes une parfaite représentante.
Nos syndicats sont nuls, notre hiérarchie nous laisse tomber dès qu’il y a le moindre problème. Nous n’avons presque plus le droit de punir, bientôt plus le droit de noter. Notre parole n’est plus entendue dans les conseils de classe. Les associations de parents d’élèves viennent nous expliquer comment faire notre métier. Moi, quand je reçois un papa garagiste, je ne me sens pas obligé de lui donner un cours de mécanique. Quand je punis un élève, je m’attends toujours à voir le papa et/ou la maman débarquer pour contester la sanction et me donner tort face au rejeton, quand ce n’est pas ma propre administration qui me décrédibilise.
Alors, au lieu de crier avec les loups, soutenez-nous !