Malgré les apparences, ni les institutions de la République ni l’état de droit ne sortent grandis de cet article vengeur.
Car tout en fustigeant les modalités d’interdiction du spectacle de Dieudonné au nom de la défense de la liberté d’expression, l’auteur ne fait preuve d’aucune retenue envers Dieudonné, qu’elle condamne avant même de l’avoir jugé. Appréciez plutôt :
"Les peines encourues (jusqu’à un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende) visent ceux qui, comme Dieudonné, se livrent à des propos orduriers, négationnistes ou homophobes." Et
"Il faut ajouter que lorsque les incitations à la haine, la distillation de la peur de tous contre tous, deviennent un fonds de commerce très lucratif (comme c’est le cas pour Dieudonné), des enquêtes pénales permettent de rechercher si ce triste polichinelle, bien que prétendant être « anti-système », commet, en plus de ses lamentables pitreries, des fraudes fiscales portant sur des sommes considérables,"
Voilà une magistrats de l’ordre judiciaire qui se permet de traiter (insulter), un humoriste confirmé de "triste polichinelle" et ses spectacles de "lamentables pitreries".
Sa critique du règlement de l’affaire par la voie administrative ne serait-elle pas plutôt une façon de se venger d’avoir été privée de l’occasion et du plaisir de prononcer la condamnation d’un artiste très connu ? Et au-delà d’infliger à la plus haute instance juridictionnelle de l’ordre administratif une leçon de droit ?
Cet article sous couvert de défense de l’état de droit sent le règlement de compte à plein nez de la part d’une boutiquière. Peut-être même d’ailleurs que derrière cette querelle se profilent (et pourquoi pas sur commande ?) les rivalités Justice/Intérieur et Valls/Taubira.
Et vous voudriez avoir confiance dans les institutions judiciaires du pays ?