Aaaaah, ce bon vieux Raph, toujours fourré dans les mauvais coups !
Notez le procédé extrêmement perfide de la fin. Yvon Quiniou l’a renvoyé dans les cordes courtoisement. Enthoven a vu ses réflexes pavloviens d’accusation contrariés. Alors au lieu de contre attaquer, il applique une technique de communicant. Observez la question finale :
"Reconaissez que c’est un problème, quand même, ce texte".
Déjà, le ton de la voix. Amical et un peu "entre nous, cher ami". Baisse ta garde Yvon, je suis un copain. Je vais te la mettre, mais j’suis un copain.
Ensuite, le mode. C’est de l’impératif. Or, M. Quiniou est mal à l’aise parce qu’il a à défendre un texte évoquant un sujet tabou. Il est donc, à cet instant, psychologiquement plus faible parce que des soupçons terribles pèsent sur lui. Serait il un antisémite rien que parce qu’il défend le texte ?
A ce moment, employer un ordre, surtout sur un ton sympathique qui l’occulte, est bien vu.
Enfin, le "quand même" inséré en fin. Traduction : "Yvon, je ne te contredis pas, je ne t’attaque pas frontalement vieux ! Mais on va mettre toute ton argumentation rationnelle de côté. Sur le plan émotionnel, t’en penses quoi ? Niveau discussion de comptoir, j’veux dire, on est d’accord, non ?"
Enthoven saît bien que ce que le spectateur garde le plus en mémoire, c’est la toujours la fin. La conclusion résume ce qu’il faut penser. Alors il force son contradicteur à concéder à ce moment précis. Comme disait Achille Talon : "les plus grandes victoires résultent souvent de petites faveurs concédées par l’adversaire."