Turquie : face aux scandales politico-financiers, le gouvernement censure l’Internet
8 mars 2014 20:42, par Ayna@salut Je vous ai écrit une réponse mais qui était beaucoup trop longue pour être publiée ici sous forme de commentaire. J’ai donc essayé de résumer ma pensée afin que vous ne pensiez pas que je déconsidère votre opinion par mon silence.
Il est vrai que la mouvance de Gulen était très opportuniste jusqu’en 1997, date de l’exil de Gulen aux EU et de la mise sous tutelle du groupe par la CIA. Erdogan, ancien Frères Musulmans ( ?) est devenu à cette période un jouet aux mains de Gulen et de la CIA qui l’ont mis sous orbite sous la bannière du projet d’un « Islam social-démocrate, euro compatible ». C’est grâce à ces soutiens qu’il est arrivé au pouvoir. Pour remercier ses bienfaiteurs, il a permis aux acolytes de Gulen d’infiltrer toutes les strates de l’Etat (justice, armée, police…). Il le paye aujourd’hui très chère puisque tout le monde sait que les scandales dont Erdogan est l’objet sont divulgués par les hommes de Gulen. Erdogan, par un jeu d’équilibriste, réussissait jusqu’à récemment à rassurer ses maîtres et à charmer son opinion publique. Cf. Le Mavi Marmara et l’accord commercial signé par la Turquie avec Israël une semaine après les propos véhéments d’Erdogan sur l’Etat sioniste. Mais par mégalomanie (il a continué à financer les « rebelles » Syriens malgré les directives des EU) et par cupidité (cf. la fondation de son fils Bilal qui devait remplacer les entités de Gulen dans le juteux business des « dersane »(cours privés)), Il est allé trop loin et ses maitres l’ont rappelé à l’ordre en convoquant son homme de main, le chef des services secrets turcs Hakan Fidan à la Maison Blanche. Mais apparemment, il n’a pas compris la leçon et a essayé de se rapprocher de l’Iran (sans oublié de se remplir les poches d’or), de la Chine (par la négociation d’achat d’armes) et … il a fini par comparer le sionisme à un crime contre l’humanité. Concrètement, il a signé son arrêt de mort. On peut aussi remarquer qu’une rupture s’était opérée quand les EU ont lâché Morsi en Égypte. Les Frères Musulmans, ancien alliés, devenus aujourd’hui encombrants et gênants pour les EU. Pour finir, je voudrais dire que je ne me réjouis pas de cette situation. J’aurais aimé un leader fort qui aurait mené la Turquie sur la voie de l’indépendance même si celui ci ne correspond pas à mes idéaux mais Erdogan n’est pas cet homme. Pensez-vous vraiment que si Erdogan avait été ce type de dirigeant, la Turquie aurait pu vivre indemne depuis 2002 ?