Pérennité de l’excellence académique : pour une préservation du cursus médical universitaire français
3 mars 2014 11:10, par so4
Je suis actuellement en 6e année de médecine et je vais passer l’ECN, le concours qui permet d’accéder à la formation de spécialité comme interne donc je sais de quoi je parle. Je suis d’accord avec cet article qui résume bien la (triste) situation.
Malheureusement et vous pourrez le remarquer autour de vous, les gens détestent globalement le corps médical comme "nanti" et les fils de médecins comme "bourgeois" et donc la manne populaire ne prendra jamais avis pour nous.
Pourtant loin des caricatures, je suis fils d’ouvrier et je touche un salaire de 200e en comptant les gardes pour un stage quotidien qui, s’il ne me prend que "5 heures/j", est compensé par le reste du temps à réviser (week-end compris bien entendu). Je n’ai pas à me plaindre, je n’en avais pas envie d’ailleurs jusque peu mais bon quand on voit les iniquités et comment nous sommes traités en tant qu’externes, ça décourage un peu. Pour vous donner un exemple rien que pour cette année scolaire, nous, les "gentils-petits-externes" de mon CHU avons reçu un mail de la direction en début d’année pour déménager le nouvel hôpital, notre paye de garde a été divisé en 2 pour un dimanche de 24h à 22 et nos gardes ont été rallongés en horaire pour une même rémunération... ça vous donne une idée de ce qu’"ils" pensent de nous. Nous sommes de la main d’oeuvre à très bon prix. Les commentaires du genre : "on ne fait pas médecine pour de l’argent" sont dispensables. L’article parle d’une réalité économique sur la paupérisation du système de santé par du dumping social. Je complète juste en disant que ça commence pour le corps médical "made-in-france", enfin ça continue...