"Près de deux millions d’Allemandes sont violées par les Soviétiques entre janvier 1945, lorsque l’Armée Rouge entre dans le pays, et juillet 1945, quand les Alliés se partagent le Reich. Rien qu’à Berlin, on estime à 100 000 le nombre des victimes. Dix mille femmes meurent des suites de ces violences. Nombre d’entre elles se suicident, entraînant leurs enfants avec elles. Parfois, ce sont les pères qui décident de la mort de toute une famille, pour échapper au déshonneur. Peu de familles ont été épargnées."
« Quand notre armée a envahi la Silésie, raconte Leonid Rabitchev, qui avait combattu en Prusse-Orientale, nos soldats, qui s’étaient habitués à l’impunité, ont voulu recommencer à violer et à piller. Mais quarante-huit heures après, un ordre du général Koniev est tombé comme un couperet : quarante officiers et soldats ont été fusillés devant le front des troupes. J’en ai été, comme d’autres, le témoin ébahi. J’avais un peu de compassion pour les soldats qui n’avaient pas vu une femme depuis deux ans, mais je comprenais qu’il fallait en finir avec ces exactions : sinon où allions-nous ? »
(Elena Joly, dans son livre Vaincre à tout prix)