Une très intéressante émission de France Culture (en février) expose que nous sommes nous mêmes profondément de iconoclastes sans en avoir conscience. En effet, en mettant des "idoles" (qui ont au départ un rôle religieux précis et rituel) dans nos "musées", nous les vidons de leur sens religieux tout en cherchant une raison "culturelle " de les préserver. Nous les désacralisons pour en faire des "oeuvres d’art" mais nous les brisons. Car ce ne sont nullement des "oeuvres d’art" ! Ce sont bien des "idoles". Des "images" ! Mais des "images" de quoi ? De qui ?
Lesquels images, "idoles", devenues "œuvres d’art" ont pour fonction aujourd’hui de ravir le bourgeois et de faciliter sa digestion. De l’assurer qu’il est un homme fin et "cultivé".
Mais ce n’est pas du tout le sens de ces choses lesquelles devaient être essentiellement "efficaces" pour complaire à la divinité. Une divinité en général féroce. Que les islamistes qui se sont attaqués à ces œuvres "païennes" ont en définitive une compréhension de ces œuvres sans doute plus juste, plus exacte, que ces gras bourgeois digestifs visitant musées et expositions.
Leur "religions" (l’islam) leur dit que ce sont des "idoles". Ce sont en effet des "idoles". Ils les détruisent donc. Ils les comprennent donc comme telles et leur restituent leur force d’idoles. Exact.
Nous, en les mettant dans nos "musées" et en nous extasiant devant avec des discours prétentieux, cuistres, nous les détruisons beaucoup plus profondément. Car nous n’y croyons pas plus qu’eux et pire, nous disons que c’est de l’Art ! Tu parles ! Les islamistes pensent que des choses ont une âme. Mauvaise, certes, mais une âme. Nous, nous ne croyons pas qu’elles ont une âme et qu’une quelconque divinité nous regarde. Nous rions !
Nous sommes bien profondément des iconoclastes.