On ne parle pas du Littré ou du Dictionnaire de l’Académie Française, mais du Petit Larousse, dictionnaire populaire, facile d’accès et de piètre qualité, en vente à Leclerc et Carrefour. Il ne me paraît pas illégitime qu’il reflète l’état de la langue réelle, telle qu’elle est pratiquée. Les bons usages, le vocabulaire recherché, le lexique précis, les définitions détaillées avec étymologie, on trouve ça ailleurs. Un dictionnaire en un seul tome, ça ne peut être qu’un ouvrage très général. Un bon dictionnaire, même non-encyclopédique, ça pèse plusieurs kilos.
Même les grands dictionnaires de référence ont intégrés des mots familiers. On peut en trouver quelques exemples ici :
http://www.academie-francaise.fr/le...
Beaucoup sont d’ailleurs des mots sans intérêt, et assez transparents quand à leur sens. Alors que le sens de "selfie", par exemple, n’est absolument pas évident. "Bolos" est un peu plus gênant, car c’est carrément argotique.
On se demande au nom de quel sordide conception de la langue il faudrait foutre "egoprotrait" dans le dictionnaire, alors que ce mot n’a simplement pas cours dans notre pays. "Selfie" est un terme d’usage, lexicalisé, intégré à la langue, constituant un lemme propre et unique. Idem avec "smartphone", comme mon frère me le faisait remarquer, ce n’est pas un "téléphone intelligent" (traduction littérale de smart phone), mais... un smartphone. C’est lexicalisé, donc francisé.
Le français s’est toujours approprié des mots étrangers ou antiques. Avec la facilitation des communications mondiales, on est beaucoup plus susceptibles d’entendre la prononciation originale du mot, plutôt que la version modifiée par une centaine de palais successifs se l’étant passé par mimétisme, et au lieu de significativement modifier jusqu’à la graphie du mot, on adapte simplement la prononciation à nos usages phonétiques.